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Cette année, les Nations Unies célèbrent les 70 ans de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Et bien qu’elle ait 70 ans, la DUDH est méconnue des populations. D’où l’initiative de la ” Campagne ACATTOGODUDH” d’ACAT-Togo en vue de sa vulgarisation et de son appropriation par les populations. Dans cette interview, Bruno Haden (Photo), le secrétaire général d’ACAT-Togo, nous livre tout le bien de cette déclaration et relance le débat sur le combat en faveur de la dignité de la personne humaine. Lisez plutôt !
Gapola : Actuellement, vous menez une campagne dénommée ” Campagne ACATTOGODUDH”. De quoi s’agit-il?
Bruno Haden : La “Campagne ACATTOGODUDH” est l’une des activités initiées par ACAT TOGO pour marquer la célébration mondiale des 70 ans de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Il s’agit d’une activité de sensibilisation et de vulgarisation des trente (30) articles contenus dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme à travers les réseaux sociaux, les projections de films dans les écoles primaires, secondaires, les maisons de jeunes, associations et organisations de la société civile, les prisons, les centres d’apprentissage, suivi des émissions radio, des conférences, causerie débat, concours et jeux. Toutes ces activités seront suivies de l’apothéose le 10 décembre 2018 pour commémorer les 70 ans de la Déclaration.
Quelle est la nécessité d’une telle campagne?
La nécessité d’une telle campagne réside en ce que des réflexions profondes seront menées tout au long de la campagne sur la question du combat en faveur de la dignité de la personne humaine d’où les inspirations suivantes “70 ans déjà ! 70 ans de droits ? Tout un engagement. ” Ces inspirations constituent le thème choisi pour la campagne. Il s’agit de poser la question de savoir où en sommes- nous après les 70 ans de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. La campagne consiste à sensibiliser davantage la population sur le contenu de la Déclaration afin de leur permettre de s’approprier ladite déclaration et d’agir en conséquence.
Bien que beaucoup de pays dont le Togo se soient engagés pour la promotion de la DUDH, on assiste encore à la violation de la DUDH. Comment l’expliquez-vous?
Chercher l’explication de la continuité de la violation des droits humains contenus dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, c’est chercher à comprendre le niveau de réalisation de la question de la promotion et de la protection des droits de l’homme. Ainsi, que ce soit au niveau de la promotion que de la protection des droits de l’homme, rien n’est encore parachevé. Bref, c’est dire que la quête du respect des droits de l’homme n’est toujours pas acquise même après les 70 ans. La lutte continue !
Combien sur 20 notez le Togo en matière de respect des DUDH?
M’interrogeant d’évaluer mon « Togo, chéri l’or de l’humanité », en matière de respect de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, revient à ce que je l’évalue sur les droits civils et politiques, les droits économiques, sociaux et culturels et sur les droits catégoriels en tenant compte, des indicateurs structurels, des indicateurs de processus, des indicateurs de résultats, des indicateurs qualifiés de transversaux issus des exigences des droits humains. S’inscrivant dans ce cadre, j’accorde une note provisoire inférieure à la moyenne.
Cette année, on fête les 70 ans de la déclaration universelle des droits de l’Homme. Cette déclaration est-elle toujours d’actualité? A-t-elle des lacunes face à l’évolution du monde?
La Déclaration Universelle des Droits de l’homme est toujours d’actualité car cette déclaration est à l’origine de plusieurs pactes, conventions ou traités, constitutions à travers le monde. Ainsi, invoquer un texte qui lui fait référence, c’est l’invoquer indirectement. C’est un document vivant. La Déclaration Universelle des Droits de l’homme est traduit dans plus de 500 langues et dialectes différents. L’absence du caractère contraignant de ladite déclaration pour les États fait penser qu’elle est lacunaire du fait de sa violation constante par les États. Il s’agit d’un engagement politique des États à respecter ces droits, d’où le thème de notre campagne : “70 ans déjà ! 70 ans de droits ? Tout un engagement. “
La rédaction