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CRISE TOGOLAISE : DES OSC INTERPELLENT LES FACILITATEURS : “TOUTES MARCHES FUTURES RISQUENT DE PROVOQUER UNE COLÈRE INSOUPÇONNÉE DES POPULATIONS CONTRE LES ÉVENTUELS ORGANISATEURS QUI NE SE SOUCIENT GUÈRE DE NOS DIFFICULTÉS QUOTIDIENNES”

Rédigé par : Gapola

L’appel de la Coalition des 14 partis de l’Opposition, à de nouvelles manifestations de rue, au lendemain de la rencontre du 27 juin 2018 avec les facilitateurs, suscite des inquiétudes au sein de plusieurs organisations de la société civile togolaise. Elles estiment que ces manifestations entameraient l’accalmie et la stabilité presque retrouvée dans le pays. Dans un courrier en date du 3 juillet 2018, adressé au Ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, le Collectif des Organisations de la Société Civile (OSC) pour une Diplomatie Non Gouvernementale (DNG), avec à sa tête le Collectif des Jeunes pour le Développement (CJD) a interpellé le Gouvernement et les facilitateurs sur les risques d’aggravation de la situation par ses manifestations annoncées par la C14.

Dans la note, les Organisations de la Société Civile (OSC) pour une Diplomatie Non Gouvernementale (DNG) évoque l’aspect des impacts de la crise sur l’économie togolaise, dans son ensemble. « Depuis le mois d’août 2017, d’importantes missions économiques, accompagnées d’éminents hommes d’affaires, qui ont choisi le Togo comme porte d’entrée en Afrique de l’Ouest pour leurs investissements dans la sous-région, ont dû annuler toutes ces opportunités d’affaires qui s’offraient à notre pays.
Toutefois, suite à l’accalmie et à la relative stabilité que connait à nouveau notre pays, ces derniers ont remis et confirmé leurs intentions de reconduire ces missions… », lit-on dans le courrier.
Ces organisations font observer que si on ne prend pas garde, l’on risque de retomber dans les mêmes scénarii que le Togo a connus il y a de cela quelques mois.  Ce qui fera du secteur privé du Togo une victime de plus. « La plupart d’entre nous, opérateurs économiques, sommes tous endettés et nous n’honorons que difficilement nos engagement vis-à-vis de l’Etat, de nos partenaires, de nos personnels et de nos familles.
La même situation se fait sentir au niveau des revendeuses et de l’ensemble des ouvriers qui ne vivent quotidiennement que grâce à leurs revenus», s’indigne le Collectif.
L’indignation est bien justifiée quand on sait que cet aspect de la crise a été également évoqué à la célébration du 242ème anniversaire des États-Unis à Lomé. L’ambassadeur américain au Togo, David Gilmour a fait savoir aux membres du gouvernement et aux acteurs politiques que les conséquences de cette crise sont énormes pour le pays.  Selon le diplomate américain, malgré tous les avantages que présente le Togo aujourd’hui, nombreux sont les Togolais qui sont découragés et qui ne saisissent plus les opportunités. « Beaucoup d’autres ‘personnes talentueuses’ ont quitté le pays », a-t-il ajouté.
« Le Togo peut réaliser pleinement son potentiel seulement si tous ses citoyens prennent une part à l’édification du pays. Le Togo est en concurrence avec ses voisins et d’autres pays dans le monde en vue d’appeler les investisseurs. Ces derniers ne viendront au Togo que s’il y a la stabilité politique », a fait observer l’ambassadeur.
Au Collectif des Organisations de la Société Civile (OSC) pour une Diplomatie Non Gouvernementale (DNG), on fait le constat selon lequel, depuis le début du dialogue entre les acteurs politiques de notre pays, les doléances des populations, représentées par la société civile dans toute sa diversité, ne sont pas suffisamment prises en compte.
Elles pensent que les décisions qui se dégagent du dialogue ne concerneraient que les volets politiques. « C’est pourquoi, par la présente, nous rappelons au Gouvernement que dans cette crise il ne faut pas perdre de vue le volet socioéconomique. Cette crise sociopolitique a été aggravée par des marches anarchiques de l’opposition ; marches qui paralysent encore nos activités économiques dans son ensemble et entament gravement le moral des entrepreneurs et investisseurs », précise la lettre.
Le Collectif prévient que c’est pour toutes ces raisons, qu’il demande « humblement au Gouvernement de bien vouloir transmettre aux facilitateurs que toutes marches futures risquent de provoquer une colère insoupçonnée des populations contre les éventuels organisateurs qui ne se soucient guère de nos difficultés quotidiennes. »
Ces Organisations de la Société Civile (OSC) pour une Diplomatie Non Gouvernementale (DNG), demandent aux partis politiques engagés dans ce dialogue de prendre toutes leurs responsabilités pour régler au mieux et au plus tôt leurs différends politiques entre eux afin de libérer le peuple de cette prise d’otage. Au cas échéant, elles disent se voir contrainte et forcée de s’y mêler en tant que la troisième partie, à la crise. 
Au rappel, notons que le 31 juillet prochain, la CEDEAO promet soumettre sa feuille de route pour le dénouement de la crise sociopolitique togolaise.
La Rédaction

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