Alors que la marche de ce samedi à Lomé s’est déroulée sans incident, le retour de certains manifestants dans leur quartier résidentiel a été difficile voire impossible. Des militaires ont été mis à contribution pour violenter et empêcher les manifestants de rentrer chez eux y compris des responsables de la coalition des 14 partis de l’opposition qui appellent depuis le 19 août, les Togolais dans la rue pour exiger le départ de Faure Gnassingbé du pouvoir, le retour à la constitution de 1992, le droit de vote à la diaspora et la libération de tous les détenus politiques.
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Ils étaient des centaines de milliers à avoir répondu à l’appel à manifester de la coalition de l’opposition. Ce samedi, c’était une véritable démonstration de mobilisation de l’opposition dans les rues de Lomé, la capitale. Un nombre record des manifestants étaient dans les rues pour exprimer leur ras-le-bol face à la gestion calamiteuse du régime cinquantenaire des Gnassingbé du Togo et surtout pour exiger l’alternance politique qui passe par le départ de Faure Gnassingbé de la tête du pays.
Et si l’opposition se félicitait de la forte mobilisation de ce samedi, c’était sans compter sur les manœuvres du régime de Lomé pour décourager et dissuader tous togolais qui seraient de nouveau tentés de descendre dans les rues pour contester le pouvoir de Faure Gnassingbé. Et ce plan macabre a été mis à exécution par des militaires positionnés sur le boulevard Gnassingbé Eyadéma au niveau du bar 3K où des manifestants ont été brutalisés occasionnant le renversement d’un camion avec à son bord des militants du PNP. On dénombre de nombreux blessés. Francis Pedro Amuzun, Suzanne Nukafu et Jean-Pierre Fabre ont quant à eux subi des agressions des militaires, avec des séquelles de contusions partout sur le corps, lorsqu’ils se sont rendus au bar 3K. Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson, autre a été empêchée à Atikoumé de rentrer chez elle.
« Nous étions encore au meeting quand nous avons reçu l’information qu’au niveau du bar 3K on bastonne des gens. Du coup, le président Jean-Pierre Fabre a décidé d’aller sur les lieux. Arrivé sur les lieux, la garde présidentielle a bloqué la route et refuse au cortège du président Fabre accompagné de certaines personnes dont le député Alphonse Kpogo et moi-même. Nous sommes descendus pour aller protester auprès de la garde présidentielle. C’est dans ces circonstances que madame Nukafu et moi avons été sérieusement tabassés par les éléments de la garde présidentielle qui nous ont ensuite chargé avec des gaz lacrymogènes », a déclaré Francis Pedro Amuzun, joint au téléphone.
En clair, le régime de Faure Gnassingbé use de tous les moyens pour mettre fin à ces manifestations de rue au risque de se voir déloger comme ce fut le cas au Burkina-Faso.
Edem KOAMI
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