Depuis que les pères Alexandre Anibri, Jean-Claude Atsutsé, Yves-Paul Azaglo et Gerson Galé ont osé dans une lettre ouverte en mars 2016 dénoncer le modèle d’administration et de gestion du diocèse de Kpalimé dirigé par Mgr Benoît Alowonou, la sérénité a quitté ledit diocèse au point où le presbyte est divisé. En témoigne la scène ignoble servie aux fidèles catholiques de la Cathédrale de Kpalimé au cours de la messe chrismale où une motion de soutien à Mgr Alowonou a été lue. Malgré l’appel au calme lancé par la Conférence des Évêques du Togo, les prêtes frondeurs n’entendent pas se laisser piétiner par qui que ce soit dans ce bras de fer qui les oppose à leur Évêque. Ils l’ont fait savoir jeudi au cours d’une conférence de presse à Lomé.
Au cours de la conférence de presse, animée par les pères Galé, Azaglo et Gbadji les dérives autoritaires de Mgr Alowonou qui nuisent dangereusement à l’avancement de l’œuvre pastorale dans le diocèse de Kpalimé ont été exposées aux professionnels des médias.
Tour à tour, les prêtres ont pointé du doigt la gestion humaine, pastorale et financière du diocèse qu’ils qualifient de désastreuse et catastrophique.
Pour eux, l’exercice de l’autorité de l’Évêque est loin d’être évangélique. Tout porte à croire que l’épiscopat est une dignité personnelle qui se décline en un comportement aristocratique.
Cette situation dans le diocèse affecte plusieurs prêtres qui par crainte d’être taxés de désobéissants, gardent le silence. Un silence qui selon les frondeurs cause du tort à toute l’œuvre d’évangélisation et à l’activité pastorale des principaux collaborateurs de l’évêque que sont les prêtres.
« A l’heure où le pape François se bat pour insuffler à l’Eglise un authentique esprit évangélique par la conversion de ses dignitaires, nous ne voulons pas rester enfermés dans le silence au risque de devenir les complices des nombreux scandales auxquels nous assistons » a déclaré le père Gerson Galé, Curé de la paroisse St Joseph d’Azahoun Fiagbé.
Alors que des voix s’élèvent pour la conciliation pour une sortie de crise, Mgr Benoît Alowonou décide de relever de leurs fonctions les pères : Yves-Paul Azaglo, Daniel Gbadji et Gerson Galé pour avoir porté à la connaissance du public les graves manquements qui empêchent le diocèse de Kpalimé de prendre son envol et de présenter l’image d’un diocèse normal où les institutions ecclésiales fonctionneraient au rythme voulu par le droit canonique et le bon sens.
Edem KOAMI
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