Le Collectif des Jeunes pour le Développement (CJD) et ses partenaires s’activent pour la tenue effective du 05 septembre au 5 octobre prochain du « Mois de la diaspora ». Cette activité qui sera consacrée au processus de la décentralisation, indispensable au développement du Togo et à l’immigration intéresse plus d’uns. A quelques jours du début ce projet, certains togolais nous livrent leurs impressions sur le « Mois de la diaspora ». Lisez plutôt !
Gapola : L’ONG IYF soutient le Collectif des Jeunes pour le Développement dans l’organisation du « Mois de la diaspora ». Pourquoi un tel soutien et votre mobilisation pour amener les togolais et les africains vivants à l’étranger à participer au développement du continent africain en général et du Togo en particulier ?
Arthur Y. AMEDAM : Je suis le Secrétaire général de l’ONG IYF. Le « Mois de la diaspora », est une initiative qui rentre directement dans la droite ligne des activités de notre organisation qui est une ONG internationale travaillant dans le changement de mentalités de l’être humain. Il s’agit à travers ce changement de mentalité de faire développer tout ce qui est autour de nous. Ce « Mois de la diaspora » permet à des têtes pensantes qui sont à l’extérieur de rentrer au pays pour qu’ensemble, nous partagions notre expérience avec la population notamment la jeunesse afin d’œuvrer pleinement pour le développement de notre continent. Vous n’êtes pas sans savoir que notre continent regorge beaucoup de potentialités vivant à l’extérieur. Il s’agit donc, à travers le « Mois de la diaspora » de faire revenir ces compétences au pays afin de travailler pour le développement de notre pays.
Gapola : Pourquoi soutenez-vous le « Mois de la diaspora » qu’organise le CJD ?
Medissa Sama : Je soutiens le « Mois de la diaspora » pour deux raisons. La première, parce que je suis une jeune entrepreneure. Je pense que le « Mois de la diaspora » est une occasion pour moi de rencontrer ceux qui ne vivent pas sur le sol togolais, d’échanger avec eux sur les opportunités qui existent dans leurs pays d’accueils et qui n’existent pas chez-nous. C’est aussi une occasion de partager avec eux les opportunités qui existent ici au pays et de savoir ce qui peut être exploitable de leur côté. C’est donc une grande opportunité pour moi et tous les autres jeunes.
La seconde raison est que l’Afrique ne peut être construite que par les africains eux-mêmes. C’est donc une bonne chose aussi bien pour les africains qui vivent hors du continent que ceux qui vivent sur le continent de se retrouver pour échanger sur les grands enjeux de développement de notre continent afin de définir ensemble les stratégies de développement de l’Afrique. En somme, le « Mois de la diaspora » est une bonne chose. C’est une initiative géniale que je soutiens à 1OO%. Je suis extrêmement contente de cette initiative du CJD.
Qu’avez-vous à dire à ces jeunes-là, qui ne croient pas en cette
initiative du CJD ?
Medissa Sama : A la jeunesse qui hésite encore, je dirais que c’est une erreur de ne pas saisir cette occasion car ce ne sont pas nous tous qui avons la chance de pouvoir prendre l’avion pour aller de l’autre côté voir ce qui se fait. Donc, lorsqu’il y a une occasion qui permet de rencontrer ceux qui vivent dans la diaspora et échanger avec eux sur ce qui se fait de bien dans leurs pays de résidence, je pense que c’est une occasion qu’il faut saisir. A tous les jeunes qui sont pessimistes ou qui hésitent encore, je les invites à venir participer aux activités du « Mois de la diaspora » afin de pouvoir titiller nos frères de la diaspora pour bénéficier de leurs expériences car après tout c’est notre avenir qui est en jeu.
Qu’est-ce qui explique l’adhésion de la communauté des togolais vivants au Niger au « Mois de la diaspora » ?
Tiénibey Kombaté : Je crois que l’organisation du « Mois de la diaspora » est venue à point nommé. Parce qu’on a l’impression que les gens ne connaissent pas la diaspora. Par cette initiative, nous profiterons pour expliquer aux togolais ce que sait que la diaspora et voir dans quelle mesure on pourra avoir de bonnes organisations de la diaspora à l’extérieur et voir comment contribuer au développement de notre pays. Quand on parle de développement, ce n’est pas forcement économique. Il y a beaucoup d’aspects.
Quelle peut être votre contribution en termes de partage d’expériences au vue de ce qui se fait au Niger ?
En ce qui concerne le partage d’expérience, il faut dire que souvent, nous n’avons pas de représentations dans tous les pays, c’est-à-dire ambassade ou le consulat. Mais nous avons des ressortissants qui y vivent. Pour vous faire entendre vous devez avoir une organisation. C’est l’exemple du Niger où le Togo n’a pas d’ambassade ni de consulat donc nous les ressortissants nous avons une organisation, la Communauté des ressortissants togolais au Niger. On se regroupe par préfecture. Les secrétaires généraux des préfectures qui sont dans la capitale Niamey se réunissent et mettent en place un conseil consultatif qui élit un bureau. Donc, le président de ce bureau représente en quelque sorte le Togo au Niger et c’est le local de ce bureau qui est considéré comme le consulat du Togo au Niger. Je pense que la diaspora peut mieux s’organiser à partir de cette expérience et participer positivement au développement du Togo.
Vous militez au sein d’une organisation, la diaspora togolaise pour le développement. Parlez-nous un peu de cette organisation.
La diaspora togolaise pour le développement quand elle a été créée, nous avons trouvé l’idée géniale car elle a pour ambition d’organiser la diaspora togolaise partout où elle se trouve pour que nous ayons une organisation qui regroupe tous les togolais en une seule entité, c’est une très bonne chose. Donc avec la DTD, on pourra mettre en place des organisations solides des togolais vivants à l’extérieur et qui contribueront au développement du Togo. Car, actuellement, si on demande aux autorités de dire exactement combien de togolais vivent au Niger, ils ne sauront pas. Nous espérons qu’avec le mois de la diaspora qui s’organise et qui se fera chaque année, d’ici la prochaine édition, on aura les DTD partout dans le monde qui vont regrouper la diaspora togolaise en une seule unité qui va travailler pour le développement du Togo.
Qu’est-ce qui motive l’initiative du « Mois de la diaspora » et quel peut être son apport ?
Bertin Gozo : Je te remercie pour la question. L’initiative du « Mois de la diaspora » est très louable pour deux raisons. Parce que quand on parle de la diaspora, c’est une partie des ressortissants à l’extérieur du pays et quand on parle de développement d’un pays, cela doit réunir tous les fils et filles de ce pays. L’initiative donne au processus de développement ébauché par le gouvernement à être participatifs et inclusif. Participatif parce que toutes les couches sociales du pays doivent être dedans et inclusif parce que tout le monde y participe compris les résidents que ceux de la diaspora. C’est ce que je peux dire en termes de motif de l’initiative du mois de la diaspora.
Au niveau de la contribution, on peut le voir sous multiple angles. D’abord, comment la diaspora participe au développement du pays. Le canal traditionnel est le transfert des fonds mais aujourd’hui il faut aller au-delà de cela. Car même si la diaspora envoie des fonds par le transfère, il faut dire que ces fonds n’entre pas dans le plan de développement défini par le gouvernement. Par exemple dans le PND, quel est la part de la diaspora dans ce plan de développement ? Il faut donc mettre des mécanismes pour que ce que les membres de la diaspora transfèrent dans les pays n’aillent pas uniquement dans les résolutions des problèmes sociaux mais aussi canaliser ce transfère pour qu’il aide des axes dans le plan de développement. C’est en cela que je vois la participation de la diaspora dans le processus de développement. Ensuite, il faut dire que nous tous nous venons de différentes communautés pour constituer un ensemble. Lorsque nous prenons le processus de décentralisation en cours au Togo, il faut dire que nombre de togolais qui vivent soit en Afrique ou ailleurs sous d’autres cieux vivent l’expérience de la décentralisation dans ces pays. Donc, le premier apport à ce niveau ce sont les compétences techniques dans la mise en œuvre de ce processus de décentralisation. Pour ceux qui ne peuvent pas apporter de compétences techniques, ils peuvent apporter ce qu’on appelle partage d’expérience car ils le vivent déjà ; ils savent comment cela marche et ils peuvent devenir des conseillers de ces responsables.
J’ai parlé plus haut de PND, dans ce plan national de développement, on parle de partenariat public-privé (PPP) mais on ne parle pas de Partenariat diaspora-public pour financer les volets que la diaspora peut financer et aider le pays pour arriver au développement souhaité.
Qu’est-ce qu’on peut faire pour répondre aux besoins des jeunes pour les retenir dans leurs communautés dans le processus de décentralisation ?
C’est une question très intéressante. Aujourd’hui, avec environ 7, 8 millions que compte le Togo, Lomé seule regorge plus du 1/3 de la population simplement parce que les gens pensent que c’est à Lomé seule qu’il y a des potentialités de développements. Pour corriger cela, il faut éclore les potentialités qui existent dans les autres localités du pays. Vous savez, la diaspora n’est pas seulement ceux qui vivent à l’extérieur. Ceux qui ont quitté d’autres communautés pour d’autres sont des diasporas car la diaspora n’est rien d’autre que la forme masquée de l’exode rural. Donc, si nous arrivons à faire ressortir des richesses des autres localités, nous pouvons résoudre ce problème et cela passe par le système éducatif qui permet aux jeunes de poursuivre leurs éducation dans leurs localités, je pense que nous pourrons résoudre ce problème d’exode rural et d’immigration des jeunes qui sont à la recherche d’un certain eldorado.
Pourquoi le « Mois de la diaspora » ?
Orphé Adom : C’est une très bonne question. Le mois de la diaspora au CJD, d’abord parce que nous savons que nous avons une diaspora et nous avons créé au niveau du CJD, une cellule qui ne s’occupe que de la diaspora. Dans la cellule diaspora CJD, nous avons la maison de la diaspora pour le développement qui travaille avec la diaspora togolaise, la diaspora consciente et constructive. Nous sommes arrivés à l’idée d’organiser un mois de la diaspora pour expliquer aux gens que nous avons des fils et filles qui quittent notre pays pour l’extérieur qui deviennent notre diaspora. Pour cela, nous avons placé ce mois sous le thème de « Émigration, Décentralisation et Opportunités de Développement ».
Quelles sont les attentes ?
Nous attendons plusieurs impacts comme le dit le thème. Au niveau de l’Émigration, nous voulons expliquer à nos jeunes, surtout les femmes qui sont candidats à l’immigration les pièges qu’ils en courent car l’immigration illégale a beaucoup de risques. Ensuite, nous voulons expliquer à la population à la base surtout les jeunes, ce que la décentralisation les apporte et quelles seront leurs responsabilités. Nous allons aussi, montrer les avantages qu’il y a entre le couplage d’une émigration légale et une décentralisation réussie. Pour cela, nous allons amener des partenaires pour expliquer les opportunités de développement qu’il y a dans le cadre d’une décentralisation. Aux termes de ce mois de la diaspora, nous espérons avoir moins de candidats à l’immigration illégale, plus d’immigrés légaux, les jeunes de nos communautés ont plus d’opportunités d’entreprendre, d’affaires et de développement. Pour la diaspora, elle aura partagé ses expériences avec les jeunes qui sont restés au pays, son expertise qui se fera à travers des conférences-débats, des sketches des sensibilisations, des projections de films.
Quel appel vous avez pour nos frères jeunes par rapport au mois de la diaspora ?
Komi Aziagbédé : En ce qui concerne le « Mois de la diaspora », je dirai à mes frères jeunes que c’est une opportunité de création des emplois pour les jeunes, et de meilleures conditions de vie. Pour nous qui sommes de la diaspora, il s’agit de venir investir dans notre pays pour contribuer à son développement. J’invite les jeunes à participer massivement aux activités de ce mois de la diaspora.
Propos recueillis par la rédaction