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FEMME ET POLITIQUE /VÉRONIQUE BATALE D’OBUTS : “LE GROS DU TRAVAIL DEMEURE AU NIVEAU DES FEMMES ELLES-MÊMES”

Rédigé par : Gapola

Véronique BATALE (Photo), présidente des femmes du parti Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire (OBUTS), est l’une de ces rares femmes  qui s’intéressent  à la politique au Togo. A l’occasion de la Journée de la Femme Africaine célébrée tous les 31 juillet,  nous lui avons tendu nos micros pour recueillir son point de vue sur la situation de la femme Togolaise par rapport à la politique. Pour elle, la femme togolaise  doit   se battre pour briser les barrières socio-culturelles, et aller de l’avant pour accéder au pouvoir. Elle pense également que  l’organisation de cette Journée au Togo doit être revue afin qu’elle ait un impact sur le quotidien de  la femme togolaise. Lisez plutôt !

Gapola.net : Aujourd’hui est célébrée la Journée de la Femme Africaine. En tant que femme africaine, quelle est l’importance de cette Journée pour vous?

Véronique Batalé : Je remercie tout d’abord ceux qui ont émis cette idée d’une Journée dédiée aux Femmes Africaines.  Le 31 juillet est la Journée au cours de laquelle est célébrée la Femme Africaine qui est l’épouse, la mère et la citoyenne. Une Journée qui met en valeur la Femme Africaine, qui accepte ses origines et l’assume.

Cette journée est célébrée au Togo depuis  des années de diverses manières. Apporte-elle un changement dans le vécu des Togolaises?

En réalité pas de grands changements à mon humble avis. D’ailleurs elle n’est pas célébrée de façon criarde comme la Journée du 08 mars et je parie que beaucoup de femmes togolaises ne savent même pas que le 31 juillet existe. Pour ce faire,  il fallait l’organiser autrement pour qu’elle impacte la femme togolaise.

Justement comment elle doit être organisée pour qu’on sente son impact réel dans le quotidien de la femme Togolaise?

Elle doit être célébrée par l’organisation des ateliers d’informations et de formations des femmes, par des journées de sensibilisations sur la scolarisation de la jeune fille,  le rôle des femmes dans la cité. Elle doit servir à dire aux femmes togolaises qu’en même temps qu’elles sont mères et épouses, elles sont également citoyennes et par conséquent doivent jouir des mêmes droits que les hommes. En plus, cette célébration ne doit pas se limiter seulement dans la capitale. Elle doit être étendue aux milieux ruraux du pays.

Sur le plan politique peu de femmes Togolaises se manifestent.  Dans le gouvernement nous en avons à peine quatre  (4). Aux postes stratégies, elles sont peu représentées. Pensez-vous que cette absence de la femme sur la scène politique est due à une réticence de celle-ci ou à une contrainte sociale?

C’est un amer constat cette sous représentativité de la femme Togolaise dans la sphère politique. Mais je crois que le gros du travail demeure au niveau des femmes elles-mêmes. Elles doivent se battre en travaillant dur et surtout à briser ces soi-disant barrières socio-culturelles

Vous, vous êtes intéressée par la politique et vous êtes la présidente des femmes du parti Organisation pour Bâtir dans l’Unité un Togo Solidaire (OBUTS). Que disent de vous les femmes de votre entourage? Que pensent-elles de votre ambition politique?

La femme togolaise doit désormais compter sur elle-même par le travail bien fait. Et c’est en cela que je suis contre le féminisme. Les femmes de mon parti que j’appelle affectueusement les femmes solidaires m’apportent leur soutien et admirent mon courage.

Faites-vous  face à des contraintes sociales depuis que vous occupez ce poste au sein du parti?

Les contraintes il y en aura toujours. Celles dont j’avais eu peur étaient ma  vie d’épouse mais heureusement mon époux croît en ce que je fais et m’encourage.

Avez-vous des ambitions personnelles sur le plan politique?  Si oui, parlez-nous-en.

Bien sûr que j’en ai. Vous savez, je ne suis pas arrivée en politique pour faire de la figuration ni pour être l’ombre des hommes de mon parti ou mieux leur servir de béquilles.

Alors quelles  sont ces ambitions?

Être candidate aux échéances électorales prochaines et les gagnées.

N
ous espérons que vous vous apprêtez ?

Bien sûr avec nos modestes moyens et nos petites expériences.

Comment trouvez-vous quelques-unes des femmes qui font de la politique au Togo, à l’instar de Brigitte Adjamagbo ou encore d’Isabelle Améganvi?

Je les admire beaucoup car être femme et personnage politique en Afrique en général et au Togo en particulier n’est pas chose aisée.

Peut-être pour finir comment les femmes solidaires ont célébré cette journée?

Je vous en parlais au début de notre entretien. Beaucoup de femmes ne connaissent que le 08 mars. Donc la Journée du 31 juillet est passée sous silence. Prochainement nous ferons quelque chose dans ce sens.

Un message  à l’endroit de la femme Togolaise?

À l’endroit de la femme togolaise je lui souhaite beaucoup de courage car elle est une battante bien  qu’elle est sous le joug de l’humiliation, de la misère et de la vulnérabilité. La nuit est certes longue mais le jour vient.


Propos recueillis par Esaïe E

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