29 septembre 2017, via un communiqué laconique, la Commission de Recours de la FTF se déclare incompétente pour connaître le recours déposé par la Fédération Togolaise de Football contre la décision inique de non-lieu rendue le 7 août 2017 par la Chambre d’Instruction de la Commission d’Ethique, dans l’affaire FTF c/ Gbikinti Football Club de Bassar et Maranatha Football Club de Fiokpo. Les fraudeurs sabrent le champagne pour célébrer un crime rendu parfait, tandis que les victimes collatérales de l’ignominieux 11 zéro du 28 mai 2017 buvaient le calice venimeux d’une injustice rendue irrépressible par Mme Klevo Nutifafa, présidente de la chambre d’instruction de la commission d’éthique de la FTF. L’opprobre et le discrédit jetés par Gabriel Ameyi et Daoune Boundjou -respectivement présidents des clubs Maranatha et Gbikinti Fc – resteront à jamais indigestibles pour bon nombre de togolais.
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Ce crime du 28 mai 2017, en effet, est devenu un traumatisme qui hantera à jamais les esprits, mais la véritable justice, à en croire Anatole France, est la sanction des injustices établies. Mais comment sanctionner le ”Gbikintitada” et rétablir enfin la justice? La solution, complexe, est toute trouvée par le président de la FTF. En colonel courage, l’épée de justicier dans le fourreau, il s’est présenté devant la presse nationale et internationale le jeudi dernier au siège de la FTF. Et annonce la reprise de la nouvelle saison avec 16 clubs en D1 et 20 clubs en D2. Autrement, pas de relégation aussi bien en D1 qu’en D2, la montée de l’ASCK et Espoir FC de Tsévié reste entérinée.
« A la lumière du rapport de la fin du championnat écoulée fourni au ministère des Sports par le Comex, vu les rapports et les recommandations de l’expert FIFA lors de son passage à Lomé, à l’analyse du climat sociopolitique actuel dans notre pays, enfin, dans l’optique de permettre au match qualificatif des Éperviers pour la CAN 2019 de se dérouler dans la concorde et dans la sérénité, la Fédération Togolaise de Football, après concertation avec le ministère des Sports décide que les championnats nationaux D1 et D2 se joueront comme suit : D1 à 16 équipes en poule unique et D2 à 20 équipes réparties en deux poules, ceci afin de favoriser une refondation totale de notre football » a justifié Guy Akpovy (Photo). Cette décision, qui soulève moult débats (certains oiseux et sans fondement), est caractéristique des idéaux et des combats de l’ère nouvelle du football togolais sous le ”Nouvel élan”: guerre ouverte contre toute forme d’injustice mère de divisions et d’affrontements interminables, ”NON” catégorique à l’érection de la tricherie, de la fraude et de la corruption en règles de promotion ou de déchéance des clubs selon le desiderata du président…
“En voyant les listes des équipes engagées pour les 2 niveaux, je résume cela à une volonté d’éviter des conflits et des médisances de part et d’autre….et le Comex après de longues séances de travail a souhaité entériné nos différences. Je souhaite juste dire que depuis 2016 quoi qu’on dise ce Comex arrive à sauver des situations délicates….et a surtout réussi son pari de relancer nos championnats majeurs.”, a réagi Erick Matchame, togolais, arbitre fédéral 3 en France, observateur avisé du football togolais, un point de vue objectif et responsable, loin des agitations passionnées et aveugles des uns.
Violation des textes?
La décision de repêcher les clubs relégués ne souffre d’aucune illégalité. Les articles 129 et 130 des règlements de compétition et 144 des règlements généraux fixent le nombre de clubs devant participer aux différents championnats, mais les statuts de l’instance, à l’article 38i, donnent pleine compétence au Comex de ”déterminer les sites et dates des compétitions organisées par la FTF ainsi que le nombre d’équipes participantes”. Aussi faut-il souligner que le Comex peut, sur la base de motifs raisonnables ou cas de forces majeures, décider de revenir sur une disposition qu’il a lui-même arrêtée. Ne pas perdre également de vue qu’en droit, il y a les textes, mais il y a le contexte, il y a les pratiques. Dans la motivation de sa décision, la FTF a évoqué plusieurs raisons qu’on peut juger valables, convaincantes et compréhensibles, en prenant en compte, en toute lucidité, sans passion et sans volonté de nuire, toutes les pesanteurs contextuelles en présence. Toute autre interprétation de cette décision de la FTF serait acte de mauvaise foi et œuvre de mercenaires assoiffés de voir le Comex déstabilisé, et le football national empêtré dans un labyrinthe de difficultés afin d’entamer la robuste détermination du Nouvel Elan à assainir à tout prix ce milieu rendu pourri par l’autre, le Lucifer bien connu.
Plus de moyens
« Aujourd’hui nous sommes en discussion sérieuse avec le ministère pour les subventions aux clubs. Nous savons très bien que les clubs avaient joué à 14 et les subventions qu’on avait données; certains les avaient jugées pas très suffisantes, mais aujourd’hui, nous allons donner plus de moyens que le championnat passé pour leur permettre de bien le finir» a indiqué le président de la FTF. Une promesse qui pourrait être mise à rudes épreuves étant donné que seule la volonté de mieux faire du président Akpovy ne suffit pas. La responsabilité de l’Etat doit être plus engagée pour soutenir la FTF dans sa mission ô combien éprouvante. La nouvelle saison comporte des défis de taille à relever, et l’implication active des autorités compétentes pour rendre effective la promesse du président de la FTF donnerait un éclat particulier à la nouvelle saison qui s’ouvre le 18 novembre.
Reconnaissance
”Une ville située sur une montagne ne peut être cachée; et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau”, ce passage biblique colle si bien au nouveau patron du foot togolais. Très effacé et bien caché dans sa tour de modestie, ses œuvres rayonnent à l’international et attisent au jour le jour la confiance de ses pairs à l’international. En mai 2017, le Col. Guy Kossi Akpovy a été élu membre de la commission de discipline de la FIFA. Tout récemment, c’est le tour de la Confédération africaine de football de l’intégrer dans sa commission d’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Des reconnaissances suprêmes qui couronnent la rigueur, la transparence et la probité de l’homme dans la gestion des affaires, ce qui fait de la FTF aujourd’hui l’une des fédérations les plus sérieuses au regard des instances sportives internationales. Preuves prouvant!!!
Outre le président, Pierre Kossi Lamadokou, le secrétaire général de la FTF est mandaté pour l’organisation des compétitions de jeunes (U17, U20, U23) de la CAF, tandis que Lawson Hogban Latre Edjona, ancien membre de la FTF, actuelle patronne du département des arbitres à la FTF, se retrouve à la commission des arbitres de la CAF; elle apportera toute son expérience à l’arbitrage africain en qualité d’instructeur FIFA. De toute évidence, La FTF a le vent en poupe, loin de l’image répulsive et de la gestion catastrophique ayant marqué l’ère précédente.
Yves GALLEY, LA SYMPHONIE, N° 106 du 30 Octobre 2017