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INTERVIEW EXCLUSIVE DU MARÉCHAL DU MOUVEMENT « LES TEMPLIERS », M. JEAN-LUC HOMAWOO: « LA RÉCLAMATION DU DÉPART DU CHEF DE L’ETAT EST UNE UTOPIE POLITIQUE POLITICIENNE… »

Rédigé par : Gapola

La  situation que vit  notre pays le Togo préoccupe à plus d’un titre  chaque citoyenne et citoyen. Aussi, nombreuses sont ces  voix qui montent et  se prononcent  dans l’impartialité sur le sujet. Parmi  ces voix, celle de  Jean-Luc HOMAWOO (Photo), Le maréchal du mouvement « LES TEMPLIERS ». Dans  l’entretien qui suit, l’homme  qui est également délégué national à la Jeunesse de l’Union des Forces de Changement (UFC), a égrené son point de vue  sur tous les aspects de la  crise  socio-politique qui secoue le Togo depuis plus de deux (2) mois. Lisez plutôt.

Gapola : Depuis quelques temps, on vous voit à la tête d’un mouvement dénommé « Les Templiers », qu’est – ce qui se passe ?

Jean-Luc Homawoo : Il est légitime d’être en quête d’un perpétuel accomplissement qui tienne compte de l’évolution de son milieu et de ses motivations. L’environnement socio-politique de mon pays est en pleine évolution et connait des mutations irréversibles. Nous devons savoir lire le temps et nous y inscrire positivement.

Le mouvement dénommé « LES TEMPLIERS » que je dirige actuellement en qualité de « MARECHAL »  s’inscrit dans la nouvelle donne socio-politique de notre pays. Cette initiative n’est pas en contradiction avec mon militantisme dans mon parti naturel, l’Union des Forces  de Changement (UFC) dont j’assume la direction de la branche juvénile,  en tant que délégué national à la jeunesse élu légalement au congrès d’août 2010, c’est régulier.
Pour vous l’accord RPT-UFC est-il toujours d’actualité ?

J-L H : En nous basant  sur  l’APG signé depuis août 2006 auquel se réfère la Communauté internationale qui nous accompagne,  nous pouvons affirmer  que l’accord historique RPT-UFC signé en 2010 sous la bannière de la « Paix des braves »s’inscrit dans la durée  et est donc d’actualité .Il restera  valable  aussi longtemps que les deux parties signataires continueront à s’inscrire dans la recherche de la paix , de la culture des valeurs de tolérance, de dialogue, du pardon mutuel qui puissent nous amener à une vraie réconciliation nationale. Tant que cet accord tempère la haine et l’intolérance dans nos comportements de tous les jours, il reste un bon accord qu’il faut préserver.
Beaucoup vous traitent de jeune ambitieux à la solde du pouvoir. Cette description convient-elle à votre personne et à vos convictions politiques ?

J-L H : Voyez-vous ? Lorsqu’un jeune leader s’éloigne du manichéisme et prône des actes de responsabilité, la paix sociale, la culture de la non-violence, les vertus du dialogue pour un consensus honorable, on a vite fait de le taxer de vendu, à la solde du pouvoir.  Si être ambitieux c’est vouloir la construction et non la destruction de son pays, je l’assume.
Je suis en lutte contre tous ceux qui incitent les jeunes à la violence par des calomnies, de fausses promesses pour plaire à une certaine opinion,  l’opposition togolaise responsable face à un pouvoir responsable n’est pas celle de la rue mais une opposition qui a des programmes de société et non des revendications stériles.

Je suis très ambitieux pour les jeunes togolais qui doivent vivre et non mourir, qui doivent être physiquement valide et non devenir des handicapés sévères à vie ou des exilés apatrides. Nous avons expérimenté ces choses.
Comment expliquez-vous la tournure des événements depuis le 19 août 2017 ?

J-L H : Analysons chronologiquement comment les faits se sont succédés au Togo avant cette énième tragédie qui a commencé depuis le 19 Août 2017.
Depuis la signature de l’APG, l’opposition togolaise et le parti au pouvoir ont réussi à s’accorder sur un minimum. C’est dans ce contexte apaisé et positif qu’est né depuis quelques mois un nouveau parti politique, le PNP, dont le président-fondateur était un citoyen quelconque, au moins jusqu’à la signature de l’APG. Les partis signataires de cet accord sont pour ceux qui ne le savent pas, les grandes organisations tant politiques que civiles ou syndicales, donc les mêmes qui avaient appelé à plébisciter la constitution d’octobre 1992. Les partis, en signant l’APG en août 2006, ont débattu et sont arrivés à la conclusion générale que la constitution de 1992 ayant été modifiée, elle a «été dévièrgée » et qu’il fallait donc y apporter des réformes.

Depuis lors, des réformes aussi bien institutionnelles que  constitutionnelles ont été abordées, certaines arrêtées, votées et mises en vigueur comme lois de la République. Les deux points principaux qui restent concernent :

1-      La limitation du mandat présidentiel à 5 ans renouvelable une seule fois et celui des autres postes électifs tels que les députés, les conseillers régionaux préfectoraux, municipaux et cantonaux.

2-      L’élection présidentielle au scrutin uninominal majoritaire à deux tours.
Pour semer la confusion,  supplanter non seulement le Chef de file de l’opposition, mais aussi et surtout tous les partis parlementaires, donc boycotter la légalité républicaine, le président du PNP, non signataire de l’APG, a dangereusement appelé les populations à manifester dans les rues pour réclamer la démission d’un homme, Mr Faure GNASSINGBE, qui est une institution installée par la constitution.

Pourquoi dans l’APG Il n’a jamais été question que les partis signataires demandent un jour la démission des uns et des autres ? Pourquoi préconisent-ils le dialogue ?

Pourquoi devrait-on aujourd’hui se départir de L’APG et appeler  à des boycotts, à des manifestations ponctuées de violences, de casse de maisons, d’incendie des biens d’autrui et de pillage , des attaques physiques ,des répulsions sauvages et des brutalités inouïes avec les institutions républicaines chargées du maintien de l’ordre et de la sécurité de tous les citoyens
Quand un citoyen attaque les institutions républicaines c’est la paix sociale et nationale qui est mise en péril.

On pouvait éviter tout cela et nous mettre autour d’une table de négociation. Prendre les armes aux forces de l’ordre, brûler les maisons, user des armes blanches, brandir les flèches et intimider les autres citoyens seraient des actes préjudiciables pouvant conduire à une guerre civile. Quand même nous aussi !
Quelle est votre appréciation  sur  la réclamation de la démission du Chef de l’Etat ?

J-L H : la réclamation de la démission du Chef de l’État en plein exercice d’un mandat de 5 ans pour lequel il a été régulièrement investi par la Cour constitutionnelle devant laquelle il a prêté serment relève de l’utopie politique politicienne et peut être interprétée comme une tentative de coup d’Etat donc c’est une demande anticonstitutionnelle.
 Etes-vous pour le  référendum ?

J-L H : En homme politique mature, le référendum n’est pas un apanage inventé par le parti au pouvoir ou les gouvernants. C’est une disposition prévue par la constitution.

Le référendum est d’ailleurs la seule occasion de révision de la loi fondamentale par laquelle les mandats c’est à dire le peuple est appelé à se prononcer par oui ou non sur un texte que les mandataires c’est à dire les députés n’arrivent pas à s’accorder par vote consensuel et nous « Les templiers »nous disons haut et fort oui au référendum car ça permettra de limiter tous les mandats électifs et d’aller vers une alternance pacifique.

Vous savez de la même manière qu’on ne naît pas président  de la même manière on ne doit pas naître député et le rester éternellement. Mes concitoyens doivent savoir qu’il vaut mieux souffrir de la vérité que d’être heureux dans le mensonge.

Oui, nous sommes pour et nous appelons à voter OUI, car on a la limitation de mandat et surtout on aura des élections à deux tours. N’est-ce pas la principale revendication de l’opposition depuis la signature de l’APG?

Que l’éternel éclaire les uns et les autres afin que la raison et la compréhension soient de mise.

En tant qu’observateur avisé du monde politique au Togo, comment entrevoyez-vous la démarche du gouvernement qui ouvre la voie du dialogue ?

Nous avons  tous suivi le  communiqué   du  gouvernement hier. A travers cette main tendue, les  autorités ont manifesté leur  volonté de  voir le bout du tunnel  de cette crise qui n’a que trop duré. Reste maintenant  à  savoir si, cette main tendue que la communauté ouest-africaine et la communauté internationale ont appelé de tous leurs vœux sera saisie par l’opposition, surtout sa branche radicale. Au  cas échéant ils auront encore raté une occasion de  contribuer à la  résolution de la crise. Et ce serait difficile pour qui ce soit de les prendre au sérieux.

Un mot de la fin

C’est de dire  à toute  la classe  politique, surtout, celle de l’opposition   que  quelque soit la   profondeur d’une crise, elle finit  toujours par une table de discussion et  il  vaudrait  bien pour tout le pays, qu’ils aillent   vers  cette table, le plus tôt possible afin d’épargner au Togo,  des scénarii à  la Burundaise.

Interview réalisée par Thierry AFFANOUKOE

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