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MISSION-TOVE OU L’AGITATION D’UN MAUVAIS PERDANT SUR FOND DE DÉFORMATION DE L’HISTOIRE ET D’AFFABULATIONS GROTESQUES

Rédigé par : Gapola

Kovié, chef-lieu de la commune Zio 2. Le nouveau statut de cette localité de douze mille âmes crée un tremblement de terre de grande magnitude chez son voisin immédiat, Mission-Tové. Ses cadres, réunis au sein du Comité d’Appui pour le Développement Intégral du canton de Mission-Tové (CADI-MT), en toute furie, dans un élan  de défiance de l’autorité de l’État, montent au créneau pour fustiger  le décret n°2017-13/PR du 15 novembre 2017. A leurs yeux, une tricherie, une injustice; pas question d’accepter que Kovié, qu’ils considèrent pour une localité inférieure,  prenne du jour au lendemain autant d’importance. A travers un mémorandum adressé au chef de l’État, CADI-MT réclame la rétractation du décret présidentiel, aux fins de détruire ses effets juridiques, pour rétablir Mission-Tové dans ses droits au regard des critères d’attribution de chef-lieu de commune, notamment économique, historique et démographique. CADI-MT attribue particulièrement cette décision présidentielle, autrement ce statut «dérangeant» de Kovié, à l’influence du vice-président UNIR région maritime, M. Kodzo Adedje. Plaidoirie de «mauvais perdant» et réalité des faits et des chiffres, Symphonie vous restitue les résultats d’une investigation. Les éléments des différents critères d’attribution  passés au crible fin, qui de Kovié ou de Mission-Tove mérite le mieux le statut de chef-lieu de la commune Zio 2 ? Et quel rôle Adedje Kodzo a pu jouer dans ce scénario?  

Critères historiques
« Mission-Tové a été reconnu canton par l’administration française d’outre-mer en juillet 1936. Il a administré le village de Kovié pendant 62 ans. Quand il s’est agi de représenter la vallée du Zio à Dakar en 1953 à l’époque coloniale où le Général de Gaulle de France devrait effectuer un voyage sur le Sénégal, c’est le Chef canton de Mission-Tové d’alors Jean Bernard Kpelly  Kutonou  qui a représenté toute la vallée. Le 14 avril 1893,  Mission-Tové a ouvert ses portes à l’église évangélique  presbytérienne du Togo. Aujourd’hui cela fait 125 ans. Mission-Tové est donc le berceau de l’église évangélique au Togo «,  une déclaration signée Rodrigue Akolatse, conseiller du CADI. 
D’après nos informations, Kovie n’a jamais été sous tutelle formelle de Tové.  Avant l’ère de la colonisation française, Kovié était bel et bien un canton, avec  une organisation administrative à la base bien en place. Quand le Togo est passé sous la domination française (à partir de 1914),  tous les chefs traditionnels qui ne se pliaient pas au diktat des blancs étaient destitués et remplacés. C’est ainsi que plusieurs collectivités territoriales  ont été chamboulées dans leur organisation, et la société réorganisée dans un schéma favorable à la gouvernance des colons.    Le chef canton de Kovié va subir les représailles des français, parce qu’il était hostile à la collecte des impôts, surtout contre les méthodes déshumanisantes  ayant cours à l’époque.  Cette résistance lui a valu une destitution, et Kovié déclaré ingouvernable. A défaut de le remplacer, – parce que les blancs avaient peur qu’une autre personne désignée tienne toujours la même posture -, il a été demandé au chef  canton de Tove, un béni-oui-oui docile comme un agneau, d’administrer kovié en attendant.  Mais durant tout ce temps, ce dernier, connaissant bien Kovié,  n’a jamais osé étendre son pouvoir sur cette localité pour agir concrètement sur la gestion et  l’organisation de la société. 
  
Que le Chef canton de Mission-Tové voyage sur le Sénégal en 1953 pour représenter la vallée du Zio, n’a rien d’exceptionnel. Le colon n’a fait qu’inviter un allié, un commis fidèle, un lèche-botte  qui applique sa volonté à la lettre.  Le 14 avril 1893,  Mission-Tové a ouvert ses portes à l’église évangélique. L’histoire retient juste que ce sont les fils de Kovié qui ont écrit les plus belles pages de  l’histoire de l’église évangélique. Durant plus de cent ans, aucun fils de Mission-Tove n’a été modérateur de cette église (la plus haute responsabilité). Seul un fils de Kovié, en la personne du  Pasteur Awanyon Emmanuel l’a été, durant deux mandats de quatre ans. Au tableau des statistiques, on dénombre aujourd’hui  plus de fils de kovié pasteurs de cette église que de fils de Tove. Il en est de même de l’église catholique. Kovié est le plus grand berceau fournisseur de prêtres à l’église catholique du  Togo.
  
Dans l’histoire politique des deux communautés, Kovie est la localité qui a subi le plus d’injustice, mais ne s’est jamais dressé contre l’autorité administrative pour fustiger ses décisions publiquement et de manière insolente. Le véritable problème de Tove aujourd’hui, c’est son grand retard accusé sur le plan de développement local. La jeunesse intellectuelle émergente ignore un peu l’histoire, c’est pourquoi en posant un regard sur les grandes avancées de kovié aujourd’hui, elle pense que c’est le produit d’avantages et de faveurs politiques, au détriment de leur localité. Non, c’est plutôt une question d’organisation des cadres  de Kovié, de  toutes tendances politiques. Tové a été longtemps dans la grâce des colons, et  c’est la localité qui compte dans l’histoire plus de ministres de la République, malheureusement  ces derniers n’ont rien fait pour leur localité, ils  ont plutôt utilisé leur influence  pour  détruire, retarder  et humilier Kovié. Mais aujourd’hui, autant que faire se peut, Adedje, lui, pense au développement des deux localités et a déjà posé en ce sens plusieurs actes, notamment les infrastructures routières (traçage et entretien des pistes), entretien régulier des installations électriques dans le village Tové.  L’autre injustice est  relative à la riziculture: les rizicoles se trouvent à Kovié, mais la structure de gestion de cette activité agricole porte le nom de Tove.   La recherche de la suprématie dans la zone a été de tout temps le combat de Tove, mais ses fils ne se donnent jamais les moyens pour grandir leur village. Quand il s’était agi de construire un collège d’enseignement dans la localité, les deux communautés ont convenu de céder chacune de son côté une parcelle de terre pour l’érection de l’établissement, qui devrait être dénommé CEG MISSION-TOVE-KOVIE. Pour déclarer le Collège officiellement, les gens de Tové ont retenu le nom: «CEG MISSION-TOVE», effaçant du coup Kovie. 
Dans le domaine sportif, c’est kovié qui a réussi à créer un district ( District de Kovié),  et Tove, tiré par la main,  est sous la coupole de ce district aujourd’hui. En clair, Tove ne fait rien pour promouvoir un développement endogène, et ce n’est pas l’érection en chef-lieu de commune qui va changer la donne.  Les fils et filles de Tove sont eux-mêmes les promoteurs de leur retard, dans tous les domaines. Le chef canton de Tove à qui les marcheurs sont allés remettre un mémorandum pour le chef de l’Etat est lui-même le premier à diaboliser les cadres de la localité qui tentent d’y faire  quelque chose. Ce machin de Comité d’Appui pour le Développement Intégral du canton de Mission-Tové (CADI-MT) a été constitué au pied levé nuitamment  juste pour dresser les populations et l’opinion nationale contre  l’autorité de l’Etat et saper la politique de décentralisation.
Critères démographiques
Aussi bien en superficie qu’en populations, le canton de Kovié, même amputé de 4 villages rattachés à la préfecture de l’Avé, dépasse largement Mission Tové. Les chiffres sur la démographie avancés par Mission-Tové sont faux, tout simplement, la source de leur information n’étant pas l’entité qualifiée pour dresser les statistiques de la population.   D’après le dernier recensement général de la population et de l’habitat,  Kovié couvre une superficie de 112,69km2, avec 21 villages et 12497 habitants; quatre villages de Kovié ( Gbave ou Bagbe-Gare, Agbalaho, Bame et Alagbadza) sont recensés sur le compte de la population du canton de Badja dans la préfecture de l’Avé. Ce qui veut dire que la population réelle de Kovie aurait dû être largement plus importante.  Mission-Tove ne compte que  9040 habitants sur une superficie de 57,11km2, avec 12 villages. Les autres  cantons de la Commune Zio 2,  Bolou et Wli, respectivement avec 10925 habitants (75,98 km2), et 4139 habitants (51,39km2) sont loin derrière Kovié. En clair, sur le plan démographique, Kovié, en toute objectivité, est le canton le plus qualifié pour le statut de chef-lieu de commune. 
Critères économiques
Sur le plan économique, Kovié tient le haut du pavé dans toute la zone et reste le meilleur contributeur au produit intérieur brut. La première richesse économique de Kovié reste le dynamisme de ses habitants  en diverses activités génératrices de revenus. Les autres atouts majeures portent, entre autres,  sur la grande étendue des espaces cultivables et leur fertilité, le grand marché qui s’anime deux fois par semaine (lundi nuit et samedi jour), la production du riz, le site de pèlerinage (le sanctuaire marial).  Le marché de Tové, un très petit marché, s’anime une fois par semaine (mercredi nuit).
Pour la production du riz, les responsables du projet PARTAM estiment la superficie exploitée dans la vallée du Zio à près de 1000 hectares actuellement, y compris les aménagements sauvages. La grande partie de cet espace, (soit plus de 600 hectares)  se trouve à Kovie. Le reste de cet espace est réparti entre Mission-Tové, Assome, Wli, etc.,  mais une très petite partie est exploitable et exploitée.  Outre le canal principal d’irrigation principal de la zone rizicole, 16 canaux secondaires irriguent l’espace cultivé de Kovié, seul un canal irrigue la petite surface cultivée par Tové. Kovié dispose de 13 décortiqueuses de riz, Tové en a trois, qui fonctionnent à peine. Au niveau de la production, le rendement moyen annuel à l’hectare est de deux tonnes cinq cents, avec deux récoltes par an. Soit un milliard deux cent millions en produits intérieurs bruts si la tonne de riz coûte quatre cent mille de nos francs. Mais la production agricole est diversifiée, outre le riz, Kovié excelle dans la production de manioc et produits dérivés, les fruits comme l’ananas, les bananes de table et le plantain.
La population de Kovie centre est estimée à 7002 d’après les chiffres du  4è RGPH. Toutes les deux semaines, cette population passe à 8000 le temps d’un week-end pour atteindre un paroxysme de 200 000 les deuxièmes week-ends de décembre pour le compte des pèlerinages. Des chiffres qui donnent déjà une idée des retombées économiques liées à cette sainte activité.  Kovié dispose également d’un vaste domaine de plus de 200 hectares affecté à l’érection d’une université publique, ou du moins un département d’université. Cet espace a été cédé par les populations peu avant les années 90, et une équipe d’universitaires spécialisés en agronomie avaient déjà commencé par y travailler, avant qu’au moment des troubles, leurs ressources aient été détruites. Mais les responsables actuels de l’université de Lomé s’activeraient sur la question et l’espoir de voir le projet concrétisé renaît. 
A Kovié, on peut également retrouver  plusieurs centres de pisciculture où se réalise la fécondation des poissons. Grâce aux volontaires du Corps de la Paix, plusieurs agriculteurs ont été formés au métier de pisciculture, et l’on dénombre plusieurs petits bassins de pisciculture, d’aquiculture et d’alevinage, ce qui constitue un pan non négligeable de l’économie locale. Kovie apporte ainsi sa petite contribution  à la production nationale halieutique. «Si les gens de Tove reçoivent des visiteurs touristes, c’est chez nous ils les amènent pour explorer des sites touristiques, spécialement nos centres d’élevage d’espèces animales. Je reçois beaucoup chez moi qui viennent voir les alevins, les silures, les tilapias, etc.,  et apprécier le mode d’élevage.» commente la responsable du centre d’alevinage Shalom à Kovié.    Sur le plan sanitaire, dans le vieux temps, (avant les années 70), Tove disposait d’un centre de santé qui servait toute la communauté, mais aujourd’hui, c’est vers le centre de santé, (digne de ce nom) de Kovié, doté d’ambulance moderne,  que se dirigent les populations de la commune Zio 2.
Considérations politiques et indexation d’Adedje
En juin 2017, répondant aux députés devant l’assemblée nationale, le ministre Boukpessi exposait: « Ces communes sont créées sur la base d’un regroupement judicieux des cantons ou des quartiers de certains grands cantons proposé dans la feuille de route sur la décentralisation et les élections locales établie par le comité créé à cet effet par le gouvernement » En clair, il existe une commission technique mise sur pied pour réfléchir et proposer au gouvernement une feuille de route de la décentralisation.  Le découpage du Togo en communes est le  résultat d’un long cheminement. 
L’option de la communalisation a nécessité la réalisation d’une étude sur toute l’étendue du territoire national. L’étude a produit une monographie complète des préfectures, des communes urbaines et des cantons et villages autonomes (futures communes rurales). Au total, quatre cent six (406) monographies ont été élaborées. L’étude a également abouti à l’élaboration de quatre avant-projets de loi et décret dont un avant-projet de loi portant création des communes au Togo.  C’est bien cette procédure qui a abouti au vote de la loi portant création des communes, et plus tard le décret   n°2017-13/PR du 15 novembre 2017 portant attribution du chef-lieu de commune Zio 2 au canton de Kovié. 
Aucun cadre Unir de la préfecture du Zio ou d’une autre préfecture n’a été associé à ces études, il serait bienséant de s’en prendre au comité technique de la décentralisation plutôt qu’à Adedje qui, de loin, ne sait même pas comment travaille ce comité. S’activer à démontrer que ce nouveau statut de Kovié est téléguidé par des cadres UNIR, avec Adedje Kodzo en ligne de mire est tout simplement une masturbation et une escroquerie intellectuelles à des fins inavouées. Paradoxalement, le Adedje incriminé sur tous les fronts par Mission Tove,  est tout autant décrié par les siens à Kovié, qui lui reprochent sa non implication active dans la résolution de plusieurs affaires dans lesquelles Kovie est victime d’injustice.  4 villages de Kovie sont aujourd’hui âprement disputés entre la  préfecture du Zio et la préfecture de l’Avé. Le 3 février dernier, la procédure devant aboutir à la remise d’un arrêté de reconnaissance au chef du village de Kovié Gbavé a été stoppée par le préfet de l’Avé, qui estime que ce village, sis à kovié,  relève de son ressort territorial. L’affaire est en suspend actuellement au ministère de l’administration territoriale. Du  village natal d’Adedje à Kovié. Les populations de Wli sont venues jusque devant la case dans laquelle Adedje est né pour implanter leurs bornes, réclamant la propriété de cette partie du village, ceci depuis 2008. Si Adedje était le tout puissant comme le présentent ses détracteurs, s’il était celui dont  la dernière volonté serait l’acte posé par Faure et son gouvernement, on peut se demander pourquoi jusqu’ici il n’arrive pas à débloquer ces problèmes justes par un seul mot.   Autre chose, la route Lome-Tové-Kovié n’est toujours pas aménagée, ni goudronnée, un motif de récrimination porté par les populations de Kovié  contre Adedje depuis des années. Les populations de Kovié reprocheraient également à leur fils de ne pas électrifier ou de ne pas faire électrifier les 20 autres villages du canton à part Kovié centre.  Si cet homme était réellement le tout-puissant qui donne les ordres dans la République, pourquoi d’une baguette magique il ne ferait pas réaliser tous ces chantiers en un clin d’œil et faire de son fief d’origine un eldorado? «Jusqu’à quand Kovié cessera de subir des injustices de la part de ses voisins», se demande un natif de Tsévié, dépité par ce honteux spectacle. Une juste indignation. 
Extrapolations déroutantes et affabulations
«Le fait que Mission Tové soit premièrement désigné comme chef-lieu et que votre décision de dernière minute vient contredire, avec l’argument de nos frères de Kovié comme quoi c’est parce que Mission Tove «ne vote pas le parti UNIR, mais plutôt l’ANC», nous amène à nous référer à vous, Excellence Monsieur le Président de la République, pour une révision de votre décision.», lit-on dans le mémorandum du CADI-MT.  Il est temps d’arrêter de politiser tous les faits si l’on veut axer le  développement de nos localités sur la cohésion sociale et l’unité des populations.  Les votes émis lors des dernières élections au Togo ne sont pas retenus comme critères pour ériger une localité en commune, encore moins en chef-lieu de commune. Les désignations ont été faites sur des critères établis de manière scientifique et l’institution compétente chargée, pour aucune raison, ne peut se référer à l’avis d’un citoyen, fût-il vice-président du parti au pouvoir ou directeur d’une société d’Etat,  ou à la cartographie électorale, avant de conclure son travail. De plus, la désignation des chefs-lieux de commune n’a pas été soumise au vote à l’assemblée nationale, seul le projet portant création des communes y a été examiné. De telles affirmations relèveraient de l’intoxication, destinée à soulever les populations contre l’autorité de l’Etat, ce qui normalement, est passible de poursuites dans un Etat démocratique. Dans le même mémorandum, comme motif  de mécontentement des populations, il est cité le cas d’un inspecteur de douanes,  natif de Tove, qui  a été relevé de son poste de chef division peu avant l’élection présidentielle de 2015, une sanction directement attribuée au sieur Adedje pour le simple fait qu’il était en ce temps, directeur général des douanes. Or, cette décision émanait de Henry Gaperi,  chef hiérarchique de Adedje. Aux dernières nouvelles, grâce au même Adedje, devenu commissaire général de l’OTR, l’inspecteur de douanes en question, est rétabli dans ses droits. Mais les responsables de CADI-MT ont choisi de  dissimuler ce dénouement heureux de l’affaire, et l’implication active et positive de Adedje,  et l’on peut se demander à quelles fins.  
Kovié, déjà en plein dans la décentralisation
L’autre atout qui aurait milité en faveur de Kovié dans son érection en chef-lieu de commune reste son expérience déjà acquise depuis 2010 dans la décentralisation dans le cadre du  Programme francophone d’appui au développement local (PROFADEL/OIF). C’est  une initiative de l’organisation internationale de la francophonie qui vise à munir, par des méthodes participatives, les collectivités des zones rurales et périurbaines bénéficiaires, de plans locaux de développement. Seules trois localités au Togo sont bénéficiaires de ce projet, outre Kovié dans la préfecture du Zio, on retrouve Agbétiko dans le canton d’Agou-Nyogbo (Préfecture d’Agou), et  Katanga dans le canton de Baguida (Préfecture du Golfe). C’est à juste raison que le comité technique de la décentralisation et le ministère de l’administration territoriale portent leur choix sur Kovié pour être chef-lieu de commune. De tous les cantons de la commune Zio 2, seul Kovie dispose d’un plan de développement local, ce à quoi Tove n’a jamais rêvé, se fiant à un plan directeur d’urbanisation vieux de plus d’un siècle.  C’est dire que Kovié travaille pour son développement, et Tove, les bras croisés, court après la suprématie dans la vallée du Zio. Kovié et ses atouts multiples attirent convoitise: le canton de Wli lui dispute une bande de terre limitrophe, le canton de Badja lui dispute les 2/3 de sa superficie pour arracher quatre villages sis depuis jadis sur le territoire de Kovié.
Priorité…
A l’heure où les cadres des différentes localités mutualisent leurs énergies pour booster le développement de leurs fiefs, il est malheureux de constater que certains ne sont mus que par les luttes d’hégémonie. «Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir ensemble comme des idiots», rappelle un certain Martin Luther King. Le combat le plus important qui s’impose aujourd’hui, c’est celui du développement, de l’unité et de la cohésion sociale;  le statut de chef-lieu de commune n’établit en rien la prédominance d’une localité sur ses voisins, ce n’est pas non plus une baguette magique pour transformer les destinées d’une localité. Il faut se demander, bien avant les tapages, l’impact  réel que le statut de chef-lieu de la région maritime a sur Tsévié et partant sur la préfecture du Zio. C’est dire que le combat de Tové est un combat vain, sinon  insensé.  Dans le Zio aujourd’hui, ce qui est important, c’est le développement intégral de la préfecture. C’est bien évidemment pour cette noble cause que  les cadres des différents cantons du Zio ont créé un cadre de réflexion pour œuvrer, dans une dynamique solidaire, aux côtés des gouvernants,  pour actionner le développement de la préfecture, toutes les  haches de guerre d’hier, enterrées. Ce qui unit Kovié et Mission-Tové est plus fort que le simple statut de chef-lieu de commune, les deux peuples sont liés pour toujours, par l’histoire, mais également par les défis qu’impose l’avenir. L’Etat, dans toute sa souveraineté, sur des critères bien définis, se donne les moyens requis pour une meilleure administration du territoire. La contestation des décisions du gouvernement n’est pas chose interdite dans un pays démocratique, mais elle ne peut se faire en toute insolence et dans la défiance de l’autorité de l’Etat, elle doit également être fondée sur des principes moraux acceptables.
SYMPHONIE, N°115 du 26 mars 2018

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