Des magistrats en grève, il n’en faut pas plus pour magnétiser les attentions et soulever un certain nombre de questions au sein de l’opinion. Pour cause, cette corporation, qui relève du 3è pouvoir dans l’État dispose d’un statut particulier qui la distingue des autres. Facilement, l’on peut imaginer les conséquences d’un débrayage de ceux qui sont appelés à assurer le service public de la justice au quotidien, contribuant fortement à la sauvegarde de la paix sociale et à la prévention de situations irréversibles. De toute façon, les magistrats ont le droit de faire la grève, lequel droit leur est reconnu et consacré par des dispositions constitutionnelles.
Courant mois avril, les magistrats ont déjà usé de ce droit de grève pour exposer aux autorités compétentes des revendications liées à une augmentation de salaire. Ayant attendu en vain un écho favorable, ceux-ci décident de se faire de nouveau entendre.
“Le 30 mai 2018, le Comité de Suivi s’est réuni pour examiner l’état d’avancement du processus lié à la régularisation de l’erreur dont sont victimes les magistrats relativement aux 290 points d’indice. Il a été unanimement constaté que la trêve de 2 semaines observée après la grève du mois d’avril dernier pour permettre un dénouement définitif et heureux de notre revendication salariale, n’a pas porté ses fruits. Face à cette situation, il est décidé que la seconde série de cessation partielle des activités juridictionnelles soit lancée.”, lit-on dans un communiqué signé du comité de suivi. Cette cessation partielle de travail est prévue pour la semaine du mardi 12 au vendredi 15 juin 2018, soit 4 jours de grève.
Rappelons que la grève des magistrats est une action licite en raison de leur statut de fonctionnaire et d’agent de l’administration publique. En effet, l’article 39 alinéa 1 de la constitution togolaise du 27 septembre 1992 révisée par la loi N°2002-029 du 31 décembre 2002 dispose que « le droit de grève est reconnu aux travailleurs. Il s’exerce dans le cadre des lois qui le réglementent».
Par cette disposition, la constitution togolaise consacre absolument le droit de grève en faveur de tous les travailleurs sans exception aucune, et classe ce droit dans la catégorie des droits et libertés fondamentaux des citoyens. Ce qui veut dire que quel que soit le régime juridique d’un travailleur, qu’il soit travailleur du secteur privé ou du secteur public, la constitution lui reconnaît ce droit sacré qu’est le droit de grève.
SYMPHONIE N° 119 DU 04 JUIN 2018
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