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INTERVIEW EXCLUSIVE/ IDRISSOU MOUTARI: “ENTRAÎNER L’ÉQUIPE NATIONALE DU TOGO FAIT PARTIE DE MES RÊVES”

Rédigé par : Gapola

Après avoir fait toute sa classe au Togo et en France, l’entraîneur togolais Idrissou Moutari (Photo) est devenu, depuis quelques années, une référence au Bénin grâce à son titre de champion remporté avec brio pour les Buffles de Borgou. Cette expérience lui a ouvert des portes notamment celle de l’Arabie Saoudite. Il est l’actuel entraîneur principal de l’équipe U17 d’Al Faisaly. En vacances à Lomé, il a bien voulu se prononcer sur certains aspects du football, en se prêtant à l’exercice de questions-réponses de la rédaction de gapola.net . Dans cette interview, il est revenu sur son parcours au Togo, sur sa saison avec son équipe en Arabie Saoudite, sur le niveau actuel du football au Togo, sur le départ ou non de Claude Le Roy et sur ses projets d’avenir. Lisez plutôt !
 

Gapola: Quel souvenir gardez-vous de l’équipe de Vidès ?
Idrissou Moutari: C’est la façon dont Vidès a été créée. Vidès était une équipe de petits poteaux. Je voyais dans ce groupe un mélange d’âge. La majorité sont des jeunes de moins de 20 ans et c’est de là que j’ai rassemblé les âgés et leur ai soumis l’idée de création de Vidès. Personne n’a hésité et c’est comme ça Vidès est née.
Après les Buffles de Borgou, vous avez eu des sollicitations de part et d’autres notamment en Côte d’Ivoire et au Soudan mais pourquoi avez-vous choisi l’Arabie Saoudite?
Juste au lendemain de la finale de la Coupe du Monde, un agent de joueur togolais m’a contacté pour m’expliquer le projet. C’est une équipe de jeunes et c’est un domaine que je maîtrise beaucoup. Entraîner en Arabie Saoudite faisait partie de mes projets et dès que j’ai eu l’opportunité je n’ai pas hésité.
Parlez-nous du football Saoudien ?
Le football saoudien, c’est un peu comme le football en Afrique. C’est un football qui se cherche. La différence c’est que le pays nous dépasse en moyens. Ils ont tout ce qu’il faut pour faire face au football de haut niveau comme en Europe. Ils ont les infrastructures, l’argent mais l’organisation, en bonne et due forme, manque. Ils sont dans une vision de changer les choses. Arrivé là-bas, j’ai mis des choses en place et avec le temps, les jeunes joueurs se sont adaptés à cette nouvelle façon de travailler.
Faites nous un zoom sur Al Faisaly ?
Al Faisaly dispose d’une équipe sénior qui joue en super division et il y a une équipe réserve qui joue en U19 et après les U17, l’équipe que j’entraine.
Quel a été la performance de votre équipe à l’issue de cette saison?
Les U17 étaient au niveau régional. On a donc joué un championnat régional où j’ai été champion. Après on a joué les play-offs sur le plan national. Dans cette phase, on a été éliminé en quarts de finale par l’équipe de Madina. Les play-offs ont regroupé 32 équipes sur le plan national. Après l’élimination, on a continué par faire des entraînements, il y avait un projet d’aller en Espagne avec les joueurs mais les dirigeants ont trouvé cela un peu cher.
Votre objectif personnel, est-ce d’être promu en équipe première d’Al Faisaly?
Comme tout entraîneur, si tu as une promotion, il faut la prendre. Il y a quelque chose qui bloque jusqu’à présent c’est le fait que je n’aie pas le diplôme A. Il faut que j’ai ce diplôme pour pouvoir prendre la tête d’une équipe A soit en Arabie Saoudite, soit ailleurs. Pour le moment, on souffre de la non équivalence entre les diplômes de l’UEFA et ceux de la CAF. J’ai un diplôme UEFA B.
La dernière fois vous étiez au gala de football de l’ACEFOOT. Comment avez-vous trouvé la formation des jeunes et quelle idée avez-vous du football à la base au Togo ?
Le football à la base n’est pas seulement de regrouper les jeunes et les faire jouer au football. Il faut essayer de structurer les choses, il faut essayer de faire une programmation de ce football à la base. Ce dernier a beaucoup de secteurs; des débutants, de l’initiation et de la préformation. Nous devons bien travailler ces 3 secteurs, amener les jeunes à faire leurs formations en U18 soit avec nous, soit avec un autre club qui le sollicite à l’extérieur. Il faut qu’on mette les moyens, qu’on se fixe des objectifs et suivre ce que la FIFA a recommandé pour le football à la base. Pour le gala, j’ai vu des choses et il faut reconnaître que ce n’est pas encore ça. Il faut maintenant travailler pour amener ces jeunes au niveau qu’il faut.
Pour vous le football togolais en général a-t-il évolué?
On constate que dans nos championnats aujourd’hui, il n’y a pas d’engagement, il n’y a pas de rigueur dans le jeu, plus de rivalité entre les équipes. Je donne l’exemple du derby Entente 2 – Étoile Filante dans le temps. On voit également que les joueurs ne sont plus  identifiés à une équipe et ils ne sont qu’à la recherche de l’équipe la plus offrante. L’appartenance à une équipe est le socle d’un collectif. Il y a également un phénomène qui fait que notre football n’ait pas atteint un certain niveau, c’est que les joueurs quittent n’importe quel niveau et viennent jouer en première division. Avant nous jouions le sport de masse, le championnat scolaire, le championnat de district et le Corpo avant les championnats nationaux. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. On ne pourra pas avoir un beau football et de l’engagement dans ces conditions. C’est ce qui n’élève pas le niveau du football togolais et il faut procéder par des centres, des championnats jeunes pour qu’ils s’entraînent et jouent. La formation c’est la répétition des choses. Un joueur qui arrive à faire 30 matchs en 8 mois est déjà aguerri et il est un futur compétiteur.
L’équipe nationale togolaise a été battue, tout dernièrement, au Bénin, synonyme d’élimination pour la prochaine CAN. On écoute des voix qui s’élèvent au pays pour demander la démission de Claude Le Roy. Partagez-vous également cet avis?
C’est une affaire d’État. Tout le monde a raison de dire ce qu’il veut. C’est le football et il rassemble tous les togolais. Je comprends l’amertume de ceux qui parlent et ceux qui font des sit-in réclamant le départ du sélectionneur. Par contre on ne devrait pas en arriver là. Par où Claude Le Roy est passé pour signer son contrat, il doit repasser par là pour partir. Pour moi, il n’y a pas de débat, on laisse l’État agir et après, il va nous rendre compte.
Est-ce que vous rêvez un jour d’entraîner l’équipe nationale du Togo?
Ça doit faire partie de mes rêves. Je ne travaille pas pour régresser mais plutôt pour aller de l’avant et ça sera un grand plaisir de me voir à la tête de l’équipe nationale du Togo. Je ne viendrai pas parce que c’est mon envie mais je viendrai parce que c’est mon savoir, c’est mon savoir-faire qui m’amènent. Je viendrai parce que j’ai les capacités, les compétences pour répondre aux objectifs de la fédération. Je travaille pour ça.
Votre mot de fin
Je vous dis merci pour l’occasion que vous m’avez offerte pour m’exprimer. J’ai toujours dit que sans les journalistes on ne peut pas nous connaître alors je vous tire chapeau. Je vous dis merci pour le travail que vous abattez.
Interview réalisée par John ATTISSO

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