La Coordination des Syndicats de l’Éducation du Togo (CSET) n’adhère pas à la décision du gouvernement de ne pourvoir pas indexer les 2 milliards au salaire mensuel comme bénéfice du milliard de 2018 pour revaloriser la prime d’incitation à la fonction enseignante. Elle l’a fait savoir, au lendemain de la séance de travail qu’elle a eu lundi, avec Gilbert Bawara, le ministre de la fonction publique, du travail, de la réforme administrative et de la protection sociale sur l’application de certains points du protocole d’accord entre le gouvernement et les fédérations des enseignants.
Selon la CSET, cette décision du gouvernement togolais est une violation de l’accord et une menace à l’accalmie retrouvée depuis 2018, dans le secteur de l’éducation.
“La clarification donnée par le gouvernement viole gravement le Protocole d’Accord d’avril 2018 en son point 3″, fait savoir la coordination de la CSET
L’organisation syndicale souligne que la sérénité observée dans le système éducatif, depuis plus d’un an a été la conséquence heureuse des négociations et d’un accord salutaire qui en est issu. Et pour la préservation de ce climat apaisé dans le secteur de l’éducation, toutes les parties ont été invitées à respecter l’esprit et la lettre du Protocole d’Accord (PA) signé en avril 2018.
Cependant, la CSET constate que dans la clarification sur les modalités et conditions de répartition des deux milliards de francs octroyés pour l’année 2019 et répartis à la fin du mois de juillet dernier, le ministre de la fonction publique, Gilbert Bawara, a laissé entendre “qu’en raison des contraintes financières et budgétaires, l’État togolais se trouve dans l’impossibilité de les indexer au salaire mensuel comme le bénéfice du milliard de 2018 pour revaloriser la prime d’incitation à la fonction enseignante devant augmenter d’année en année“.
Or pour la CSET, dans le PA, “il n’est dit que les deux milliards sont une prime ponctuelle non indexée sur le salaire“.
En effet, le milliard prévu au point 3.2 pour le compte de 2018 a été débloqué en décembre 2018 avec rappel. À compter de fin Janvier 2019, ce montant a été mensualisé et a permis d’améliorer la prime unique mensuelle des enseignants (l’augmentation était de 2500 F/mois pour la catégorie B et 3000F/mois pour la catégorie A).
Et conformément au PA, ces répartitions figurent sur les bulletins de solde des enseignants. Au point 3.3, 1/5 de dix milliards, soit deux milliards devraient permettre d’améliorer des primes des enseignants. Les contraintes budgétaires ont amené les partenaires à convenir sur la date de fin juillet pour le payement du rappel de cette prime. Ce qui fut fait.
Le respect du PA précise la CSET “voudrait que les deux milliards de 2019, à l’instar du milliard de 2018, aient une répercussion sur l’amélioration de la prime unique mensuelle des enseignants à partir de fin Août, une amélioration devant figurer sur les bulletins, cela ne fut malheureusement pas le cas“.
La CSET dénonce également que “depuis la mensualisation de la prime de rentrée et de bibliothèque et la mise en application du statut particulier de l’enseignement, aucune prime ponctuelle n’a été prévue par les textes, hormis la prime unique reconnue à la corporation des ‘enseignants“.
La CSET fait également une mise au point sur le point 2.5 du même Protocole d’Accord qui précise que “les parties signataires reconnaissent que la sanctuarisation du budget et l’accroissement des investissements en faveur du système éducatif constituent un objectif qui suppose une croissance économique soutenue et une mobilisation accrue des ressources financières“.
Ainsi, invite-t-elle, le gouvernement à “revoir sa décision contraire aux dispositions du PA et à respecter ses engagements afin d’éviter une nouvelle crise en milieu scolaire“.
Eza Agbévi
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