L’affaire de chefferie qui oppose les Awossi aux Digbin met dangereusement en péril le vivre ensemble dans le village de Dassagba, dans la commune Anié 2. Et si rien n’est fait par le Col Awaté Hodabalo, ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et du développement des territoires, le pire risque d’arriver.
Source de division, les problèmes de chefferie mettent toujours à rude épreuve la cohésion sociale dans les communautés. Et c’est le cas du village de Dassagba, où les Awossi descendant du père fondateur dudit village sont à couteau tiré avec les Digbin sur la question de chefferie. Hôte depuis les années 1872, d’Awossi Sossou, les Digbin revendiquent aujourd’hui le trône pour un des leurs, en la personne de Eké Digbin. Cette situation crée des tensions à Dassagba dans le canton de Glitto.
La tension au plus haut degré
Depuis quelques jours, les tensions ont monté d’un cran, suite aux informations selon lesquelles, le Sieur Eké Digbin est en attente d’un arrêté de reconnaissance de chef du village de Dassagba. Et ce, au détriment d’un Awossi.
Cette volonté d’imposer Eke Digbin, chef de Dassagba soulève de poussière dans le village.
” On apprend que deux autorités notamment le préfet et le chef canton Worou Ezi veulent placer le Sieur Eké Digbin comme chef en remplacement de Awossi Ayena Komlan ” nous renseigne un cadre du village avant d’ajouter : ” C’est inadmissible et incompréhensible. En lieu et place du vrai prétendant, on veut reconnaître une autre personne en contradiction avec le choix de la population ”.
Aussi dénonce-t-il le risque de spolier leur terrain si le sieur Eke Digbin se faisait introniser.
” Il n’est pas question qu’on nous impose quelqu’un. Ce lui qu’on veut nous imposer, menace de nous renvoyer de nos terrains une fois qu’il sera intronisé ” a-t-il confié.
S’érigeant en maître incontesté, Eke Digbin se réclame le propriétaire du village d’Assagba.
” Le nommé Eke Digbin qui se fait chef du village de Dassagba déclare souvent que tout le territoire Dassagba lui appartient et qu’il a le papier du domaine. Pourtant, les informations des archives indiquent qu’à la création de ce village vers 1872, les premiers arrivés : Awossi, Yamotchè, Edjo, Akètè, Allagbé, Kassin-Ayera, Tchalla, Ayidegnon, Djilegou, Makandio, Fangbemi, Ekron avaient de vastes domaines qui constituent les différentes collectivités aujourd’hui. Est-ce à dire que ces différentes collectivités n’existent plus à Dassagba ? ” s’interrogent les Awossi.
Prendre la mesure de la situation
Face à cette situation qui menace le vivre-ensemble, le gouvernement se doit de réagir pour éviter le pire à ce village.
Craignant que la reconnaissance de M. Digbin ne mette en péril la paix à Dassagba, la population appelle les autorités à éviter l’hécatombe.
” Nous interpellons le chef de l’Etat à intervenir dans cette affaire pour ramener le bon sens ” a indiqué le régent avant d’ajouter : ” Nous lançons un appel solennel au ministre Awaté Hodalo et à toutes les bonnes volontés de nous aider à préserver la paix et la cohésion sociale à Dassagba ”.
Rappelons que le proposé chef, Awossi Ayena a eu à subir plusieurs enquêtes de moralités afin de jauger sa capacité à diriger cette communauté. Une des enquêtes a été dirigée par l’adjudant-chef Kalao Noël selon le camp Awossi. En plus, disent-ils, le « proposé chef » est soutenu par la majorité de la population du village.
@gapola
