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INTERVIEW/NOLAKINA BOROZÉ: “TOUT CE QUE NOUS ALLONS APPORTER AUJOURD’HUI, C’EST POUR LE MEILLEUR DU FOOTBALL TOGOLAIS DANS 10 ANS ET PLUS”

Rédigé par : Gapola

Dans le but de redynamiser le football dans tout son ensemble, la FTF a signé le 08 mars dernier à son siège des  contrats de prestation de services avec deux structures spécialisées VIVAMALIX et BNB SPORTS CONSULTING. À travers ces contrats, la FTF cède aux deux sociétés le volet Marketing et sponsoring du football togolais. Sauf qu’après  la signature des contrats, des interrogations surgissent. Alors, Nolakina Borozé (Photo), directeur de BNB-SPORTS, a ouvert ses portes à la rédaction de gapola.net.  Dans cette interview, il est revenu sur les objectifs qui leurs sont assignés par la fédération et sur la répercussion que ce travail aura sur le football togolais sur le long terme. Lisez plutôt !
 

Gapola: En quoi consiste le contrat de prestations de services entre la FTF et les structures VIVAMALIX et BNB SPORTS CONSULTING ?
Nolakina Borozé: Il faut rappeler que la FTF avait lancé un appel d’offre où elle avait sollicité les services de nouvelles structures sur le volet Marketing et Sponsoring pour renforcer tout ce qu’elle aura à faire sur la saison 2019-2020. Au cours de cet appel d’offre, il y a aussi BNB-SPORTS CONSULTING qui est un cabinet spécialisé dans la formation, dans la gestion et dans le Marketing des sports et ViVAMALIX qui est dans le Marketing traditionnel. Le choix s’est porté sur nous deux. La fédération a jugé que c’est un travail vaste et une seule structure ne pourra pas le piloter.
Principalement, il s’agit d’aider la fédération en termes de Marketing d’abord, aider la fédération à commercialiser le football, à rendre visible la fédération pour que le public sportif, les annonceurs, les partenaires internationaux et les acteurs eux-mêmes regardent au-delà du simple fait d’aller regarder des matchs. Ensuite le Sponsoring, aller chercher des fonds pour renforcer les compétitions, les matchs du championnat pour qu’il y ait de la qualité. On va mettre des stratégies en place pour vendre le sport, le rendre plus proche des annonceurs et du public sportif et aller chercher des financements pour aider la fédération à organiser ces différentes compétitions sur toute la saison. Voilà le contenu du contrat, élaborer des stratégies Marketing, offrir des formules de Sponsoring pour que le football togolais puisse sortir de cet espace amateur.
Quelles ont été les activités déjà menées par les deux structures dans le cadre de ce contrat de prestations de services ?
On a été beaucoup plus efficace sur la communication autour du dernier match des Éperviers face au Bénin joué à Cotonou. Notre contrat est plus axé sur la saison prochaine. Mais on ne pourra pas rester sans rien faire alors on a anticipé sur la communication digitale pour accompagner les Éperviers. Au-delà de ça, on a été présent dans la communication après le dernier match face au Bénin. Récemment aussi, tout ce qui est présentation de la première pierre du bloc technique. On a assisté la fédération en termes de communication. Essentiellement, nous travaillons dans l’ombre parce qu’aujourd’hui ce que nous avons comme travail c’est de repositionner la fédération sur le marché du sport national, repositionner l’image de la FTF vis-à-vis des annonceurs. C’est pour ça qu’on sera beaucoup plus senti sur la saison prochaine. On peut dire que tout est maintenant prêt pour une forte communication, une forte action Marketing.
Pour la saison 2019-2020 quelles seront les actions concrètes à mener pour permettre à la fédération d’attirer des sponsors ?
Essentiellement c’est avoir une liste officielle des compétitions qu’on aura la saison prochaine, tout commence par là. Parce qu’on ne peut  pas vendre le football sans savoir ce qu’on aura à vendre au public sportif et aux annonceurs. Naturellement la D1, la D2, le football des jeunes a été annoncé, le football féminin a été annoncé, la D3 a été annoncée, il y a aussi les coupes domestiques, la super coupe qui vient toujours avant le début de la saison. À part ça, il y a forcément des événements, les soirées de récompenses par exemple et d’autres événements qu’on aura à  dévoiler plus tard. Ce sont sur ces compétitions que nous allons nous baser pour aller maintenant négocier les contrats. Il faut réussir à vendre ces compétitions à travers des désignations officielles pour ces compétitions. La D1, la saison prochaine, aura un autre nom on ne sait pas encore, elle aura un logo officiel c’est important. Ce sont des choses à ajouter à des compétitions pour pouvoir les rendre visibles et commerciales. Parce qu’à partir d’un logo on peut faire beaucoup de choses et c’est ça aussi la stratégie. Au niveau de chaque compétition il faut forcément une désignation officielle, un logo, le site de la FTF est en reconstruction. Tout cela va rejaillir sur le site, la communication digitale, tout ce qui est Web média, supports, réseaux sociaux et articles aussi pour que ces compétitions puissent être consommé par tout le monde sportif. Voilà une partie de ce qui a été prévu pour la saison prochaine.
Selon vous, qu’est ce qui fait que la FTF n’arrive pas à attirer les sponsors ?
Je pense qu’il y a un antécédent qui est gravé qui n’est pas forcément à l’actif du bureau actuel. On sait que la gestion du football au Togo a été souvent compliquée. Donc aujourd’hui, tous ces préjugés reviennent toujours. Pour beaucoup d’annonceurs et beaucoup de passionnés, il y a un antécédent qui n’a pas été oublié comme les scandales financiers des CAN. Ce sont tous ces éléments qui nuisent naturellement au fonctionnement commercial du football. Ce sont ces antécédents qui empêchent la fédération de sortir de ce carré noir mais en même temps il y a des choses qui se profilent à l’horizon, la FIFA qui renouvelle sa confiance à la fédération. Je rappelle qu’ils ont signé un contrat d’objectif en septembre 2018, ce qui a permis à la fédération de bénéficier du programme Forward 2.0 pour la pose des pelouses synthétiques et récemment la pose de la première pierre du bloc technique. Cette fédération fait beaucoup d’efforts mais elle ne communique pas assez sur cela. Avec cet effort, les annonceurs peuvent se dire que ce bureau est crédible et il faut accentuer sur la communication pour relever son image.
Tous les bureaux de la fédération y inclus celui-ci sont décriés pour la non transparence dans la gestion des subventions et financements. Est-ce que VIVAMALIX et BNB-SPORTS CONSULTING sont responsables, à travers de ces contrats, de la transparence de ces fonds ou non?
Quand on parle de sponsoring on parle d’argent. Derrière, les fondamentaux pour que le sponsor le trouve important est la crédibilité et aussi l’intérêt que le public même vous accorde. Ensuite, il y a le nombre de médias aux différents événements. D’autres aspects, ce sont les risques qui sont dans le sport de façon générale comme les corruptions, violences, tricheries…. L’autre aspect c’est les scandales et détournement de fonds. De façon générale les fédérations africaines se comportent comme si l’Afrique est le seul continent où la FIFA décide d’investir ou l’Afrique est le seul continent où le football existe. Le football aujourd’hui est devenu un business, et tout business part d’un investissement et d’un retour sur investissement. C’est la même chose dans le sport. Aujourd’hui si on  décide à travailler avec la fédération c’est lui apporter ces éléments et limiter tout ce qui est scandales, tricheries, limiter tout ce qui peut nuire à l’évolution du football national. Nous irons devant les annonceurs pour leur garantir que ce bureau est dans l’élan pour éviter tous ces risques liés au football. Si d’un côté on garantit cela et ce n’est pas respecté, notre image et celle de la fédération sont en jeu. Ce sont ces termes sur lesquels nous avons travaillé avant d’aboutir au contrat. Les rapports auprès des sponsors sont également prévus dans nos stratégies pour que la fédération puisse afficher une image crédible auprès des annonceurs.
Quelle répercussion ces contrats auront sur le football togolais dans les années à venir?
C’est d’abord la promotion du football de façon générale, la promotion des joueurs, la promotion des clubs et maintenant la promotion en terme global de la fédération elle-même. Une fédération qui s’est mise dans son programme d’intégrer la bonne gouvernance, des programmes de développement de football local, le développement durable…. Nous apportons toutes ces stratégies pour qu’à l’avenir les bureaux qui viendront, même si le contrat n’existe plus, de repartir sur ses bases. Tout ce que nous allons apporter aujourd’hui c’est pour le meilleur du football togolais dans 10 ans et plus. Notre mission est d’approcher la fédération des annonceurs et surtout de rapprocher la fédération du public sportif à travers une qualité dans l’organisation des compétitions, une qualité dans la mise en place des infrastructures, une qualité en terme de rapprochement des médias sur la couverture  des compétitions et aussi une qualité dans le rapprochement de l’éducation des joueurs. C’est vrai que nous sommes sur l’aspect Marketing et sponsoring mais ça touche aussi les joueurs parce qu’ils sont aussi vendables. Tout ce que nous faisons c’est pour toucher tous ces aspects sur tous les événements et compétitions pour apporter une autre image au football, une autre image à la fédération, une autre image aux investissements qui seront faits. Ça sera une répercussion globale parce que tous les acteurs en bénéficieront. Le bloc technique sera doté d’une boutique dans laquelle viendra tous les jours le public pour s’approprier des maillots des éperviers, tout cela aussi rentre dans l’aspect Marketing.
Votre mot conclusif
Le football reste un spectacle, que nous aimons tous. Il faut qu’on garde à l’esprit que pour assurer un spectacle, il faut les spectateurs et les acteurs. Pour que ce spectacle puisse être vendable, il faut de la qualité au niveau des acteurs, des joueurs, entraîneurs et arbitres surtout. Il faut des infrastructures de qualité pour que les spectateurs puissent être dans une hospitalité. Tout cela consiste au travail que l’institution qui est en charge du développement du football devra faire. Tout cela revient à la charge de la FTF, à la charge de l’État pour qu’ils puissent comprendre que le sport a besoin de l’effort de tout le monde pour être développé. C’est dans ce sens que la fédération a vite compris qu’il faut aller chercher des structures spécialisées qui puissent les accompagner dans ce domaine, les aider à offrir de la qualité en termes de spectacle, en termes d’infrastructures, en termes de communication, en termes de stratégies pour que l’image de la fédération, du football, des joueurs, des entraîneurs, des dirigeants, des annonceurs, du public sportif puissent être bien installée et bien visible pour que le Togo retrouve sa position sur la carte de l’Afrique en termes de football, en terme de sport de façon générale.

Interview réalisée par John ATTISSO

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