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Koussouwè Kourouféï : ” Nos perspectives sont que la filière coton aille de l’avant”

Rédigé par : Gapola

Après une période de baisse, la Fédération Nationale des Groupements de Producteurs de Coton (FNGPC COOP-CA) a réussi à relancer la production cotonnière au Togo. Dans cette interview, Koussouwè Kourouféï, Président du Conseil d’Administration de la FNGPC COOP-CA revient sur la production de la saison, les accompagnements du gouvernement et les initiatives de la FNGPC COOP-CA et ses partenaires pour repositionner la filière coton au Togo. Aussi a-t-il relevé les difficultés inhérentes au secteur et les perspectives pour la filière coton au Togo. Lisez plutôt !

Gapola : Au Togo le coton demeure la principale culture de rente et première culture pourvoyeur d’emploi en milieu rural. Bien que soumise aux aléas climatiques la production gagne en importance dans les différentes campagnes. Comment arrivez-vous à vous en sortir ?

Koussouwè Kourouféï : Je remercie tous nos contonculteurs et tous ceux qui luttent pour l’avancement de la filière coton au Togo. On arrive à s’en sortir parce qu’on respecte les techniques et on se conforme aux aléas climatiques. Aujourd’hui compte tenu des conseils de nos agents de terrain on s’adapte à la réalité pour avancer au lieu d’attendre les pluies. C’est ce qui nous a d’ailleurs permis d’augmenter les superficies emblavées à cette campagne.

Quelle est la quantité de coton produit au cours de ces cinq dernières campagnes agricoles et qu’elle est la superficie emblavée dans la région où le coton est beaucoup plus produit ?

Entre 2019 et 2020, nous avons fait 116.000 tonnes. Après ça, quand OLAM est arrivé on a commencé à chuter pour tomber à 68.000 tonnes pour passer à 57.000 tonnes puis l’année passée à 46.000 tonnes. C’est cette année qu’on a remonté. On fera au moins 70.000 tonnes. Et la région qui est la plus grande productrice de coton, c’est la région des Savanes. Il faut dire que c’est rotatif. Ce n’est pas une seule région qui prend toujours la tête de la productivité. La région des Plateaux avait prix la première place l’année dernière avec 22.000 tonnes de coton produit.

Qu’en est-il de la superficie ?

Par rapport à la superficie emblavée on ne peut pas le définir sur place. Chaque année on répartit la superficie par région. Pour cette campagne, il est prévu que la région des Savanes fasse 30.000 hectares, la Kara 28.000 hectares, la Centrale 6000 hectares, les Plateaux 35.000 hectares et la Maritime 7000 hectares. C’est le tout qui environne les 110.000 hectares prévus.

Comment procédez-vous à cette répartition ?

C’est à travers le nombre de GPC et le nombre de producteurs. Nous procédons à ces statistiques en nous basant sur les intentions des producteurs. Les superficies ne sont pas réparties aux régions. C’est l’intention de chaque producteur qui est compilée. Et ça se fait au niveau de chaque GPC et de l’Union de producteurs.

Qu’est ce qui a changé au Togo dans la filière coton depuis l’arrivée d’OLAM ?

On peut dire qu’avec l’arrivée d’OLAM, ce qui a changé significativement c’est les produits. Dans le temps, on n’avait pas les produits de qualité. On produisait beaucoup, mais il y a beaucoup de chute et on est à 600 ou 700 Kg/hectare. Aujourd’hui, on a une production de bonne qualité. C’est les aléas qui ont entraîné l’abandon de certains producteurs. Aujourd’hui, le rendement est à 800 Kg/hectare. L’année passée on était à 750 Kg/hectare. Il faut dire qu’avec OLAM, le produit a qualitativement changé et on a de bons rendements

En plus des produits est-ce que le prix d’achat du kilo a changé ?

Oui. Le prix du kilo a changé parce que bien avant OLAM, on n’atteignait pas 300 FCFA/Kilo. Mais aujourd’hui, nous avons le kilo à 300 FCFA ce qui constitue une avancée.

Quelle relation entretenez-vous avec la Plateforme Industrielle d’Adétikopé (PIA) ?

La FNGPC-COOP CA est actionnaire dans la PIA parce qu’on veut faire la transformation du coton sur place. C’est d’ailleurs pour cette raison que le chef de l’Etat Faure Gnassingbé a voulu que les producteurs soient aussi actionnaires de cette plateforme qui est en lien avec le Mécanisme Incitatif de Financement Agricole (MIFA). Outre que nous soyons actionnaires, la PIA nous appui dans l’information et la mise en place des matériels agricoles comme les tracteurs à travers le MIFA.

Pensez-vous que le gouvernement accorde réellement une attention particulière à la filière coton au Togo ?

Oui. On peut le dire. D’ailleurs, c’est fort de cette volonté que nous sommes actionnaires dans le capital social de la NSCT à travers l’appui de l’État. Il y a aussi la subvention qui est accordée par l’État. Seulement on attend le paiement parce que l’État n’a pas encore confirmé l’engagement de cette subvention. C’est pour ça qu’OLAM est entrain de trainer. Il dit qu’il faut que le gouvernement signe une lettre d’engagement avant qu’il ne commence par payer les producteurs. Par ces actes, l’Etat porte un œil particulier sur le coton au Togo

La subvention est évaluée à combien ?

La subvention accordée par l’État pour le compte de cette année est de 4.700.000.000 FCFA. Au fait, la subvention se fait sur la consommation d’engrais. Et cela s’élève à plus de 4 milliards FCFA.

En dehors des aléas climatiques, rencontriez-vous d’autres difficultés ?

Nous avons beaucoup de difficultés surtout la main d’œuvre. Il y aussi des ravageurs qui sinistrent nos productions. L’année passée c’était les Jacides. Certes, les gouvernants nous accompagnent mais nous sommes confrontés à beaucoup de difficultés dans la production du coton.

Cette année, la production est en hausse. Comment l’expliquez-vous ?

Nous avons pu relever le défi grâce à l’engouement des producteurs. Les producteurs ont emblavé plus que l’année passée. Aussi, l’Etat a subventionné les intrants. Le prix des engrais sont en baisse soit 14.000 FCFA/sac au lieu de 25.000 FCFA/sac sans la subvention.

Quels sont vos vœux cette année pour les cotonculteurs ?

Je remercie Dieu pour la vie des cotonculteurs. Je leurs souhaite un bon courage et une santé de fer pour que les productions soient toujours en hausse. Je les encourage à ne pas se décourager parce qu’on n’a pas encore commencé les paiements. Nous sommes en train de travailler avec le gouvernement pour que très bientôt les paiements commencent. Ça sera fait avant la fin de l’année ou soit en début de l’année prochaine.

Quelles sont les perspectives de la FNGPC-COOP CA ?

Nos perspectives, c’est que la filière coton aille de l’avant. Nous demandons au gouvernement de nous aider à mécaniser la filière. A cause du changement climatique, si on n’est pas rapide on ne peut pas gagner. D’où la nécessité de mécaniser la filière.

@gapola

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