Le Togo fait figure de bon élève dans la lutte contre le VIH en Afrique en général et dans la sous-région en particulier en faisant diminuer le taux de prévalence. Selon les estimations Spectrum 2018, la prévalence serait de 2,27% (REDES, 2018, p12), un taux qui confirme sa tendance baissière même s’il reste élevé en comparaison avec d’autres pays de la sous-région.
Ces chiffres sont caractéristiques des efforts consentis et surtout des actions menées par le gouvernement togolais, conformément à l’engagement pris en 2006, par le Chef d’Etat qui s’est engagé à accélérer et intensifier la lutte contre le VIH pour mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030.
Cette lutte passe également par la réduction des nouvelles infections et les décès liés à la maladie. C’est pourquoi d’ici 2020, la communauté internationale avait fixé comme cible de réduire de 75 % le nombre des nouvelles infections par rapport au niveau de 2010. Le Togo a engrangé des résultats non négligeables, soit 31% de réduction des nouvelles infections. En matière de réduction des décès le pays a réussi à atteindre un taux de 34%.
On ne peut pas parler de VIH-SIDA sans mettre l’accès sur la couverture (connaissance du statut, accès aux antirétroviraux et la charge virale non détectable). Dans les trois cas, le Togo a fait des efforts avec des taux qui ne sont pas pour autant loin de l’objectif de 90% fixé.
Selon les statistiques, 73 % des PVVIH connaissent leur statut et 81 % parmi elles reçoivent les antirétroviraux nécessaires à leur prise en charge. Ce qui sous-entend que fin 2018 environ 64.OOO PVVIH parmi les 110.000 dans le pays recevaient ces médicaments. En 2019, ils sont 70.000 PVVIH à recevoir ces médicaments.
La contamination de la mère à l’enfant fait partie également des priorités dans la lutte contre le VIH-SIDA. Au Togo, le taux de couverture des femmes enceintes est passé de 16 % en 2010 à 80 % en 2018. Le pays entend rester sur cet élan et couper définitivement la transmission du virus de la mère à l’enfant.
En outre, les statistique montre également que les accouchements des femmes enceintes séropositives ont permis d’enregistrer 3725 enfants vivant nés de mères séropositives. Parmi eux 96,99% (3613/3725) ont reçu la prophylaxie antirétrovirale.
Cette performance est due, faut-il le rappeler à la disponibilité des ARV et à l’initiation de la prophylaxie qui se fait en salle d’accouchement. Depuis 2016, le Togo offre chaque année le conseil et dépistage à plus de 400.000 personnes.
Selon le Rapport annuel de performance du MSHP, 2019, p44, la mise en œuvre du plan d’élimination du VIH de la mère à l’enfant a permis d’avoir une couverture géographique des services PTME dans plus de 72% des structures SMNI à la fin de l’année 2018.
Par ailleurs, pour arriver à ces prouesses, le Togo a fait d’énormes sacrifices en termes financiers. Au-delà des 80% de financement extérieur, le gouvernement a contribué à hauteur de 19,6 %.
Il faut souligner que dans le courant de l’année 2020 il est prévu d’élaborer un nouveau cadre stratégique national 2021 – 2025 qui gardera le cap des efforts avec pour priorités la réduction des nouvelles infections, des décès liés au VIH, l’élimination de la transmission de la mère à l’enfant.
Soulignons que dans l’ensemble de l’UEMOA 1.011.000 personnes vivent avec le VIH avec le plus grand nombre en Côte d’Ivoire (460.000). On estime à 110.000 le nombre des PVVIH au Togo.
La Rédaction