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Mauvaise gestion : CICA-RE au bord de l’éclaboussement

Rédigé par : Gapola

La Compagnie de Réassurance des États membres de la Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurance (CICA-RE) fait face à une fronde sans précédente. Depuis un bon moment, l’institution dont le siège est à Lomé traverse une période d’impasse à cause d’une gestion opaque. La situation a pris de l’ampleur avec la nomination tout récemment de Moussa Diarra au poste de Gestionnaire Sinistres au Bureau Régional CICA-RE Afrique de l’Ouest. La crise s’épaissit contraignant le Président du Conseil d’Administration (PCA) à saisir Sani Yaya, ministre togolais en charge de l’Economie et des finances.

La note de Maurice Matanga, Président du Conseil d’Administration (PCA) a été envoyée au ministre togolais le 25 août dernier. Depuis Douala, le PCA de CICA-RE relève des dysfonctionnements dans l’orientation stratégique assignée par les pères fondateurs de cette institution internationale à gestion commerciale créée en 1981 par les 12 Etats membres de la zone Franc d’alors.

Selon le PCA, il y a une mauvaise application des principes directeurs et de la philosophie générale de CICA-RE. Il dénonce une place de plus en plus grandissante des organisations internationales à vocation hégémonique tendant à la prise de contrôle de tous les projets et entreprises créées par les Etats, une fois ceux-ci devenus rentables, alors même que ce sont les Etats qui ont donné les privilèges, moyens financiers et techniques pour booster le développement de CICA-RE (cession légale qui permet aujourd’hui de passer de 50 milliards F CFA à 100 milliards F CFA de chiffre d’affaires).

« A l’image de Africa RE, la CICA-RE glisse progressivement vers un contrôle par les grands groupes et l’exclusion des pères fondateurs et des véritables acteurs africains de l’industrie d’assurance », a-t-il clarifié.

Matanga relève également des tendances hégémoniques des actionnaires de certains pays ou groupes de pays qui créent un déséquilibre criard au niveau de la répartition des postes de responsabilité et des instances de gestion.

A cela s’ajoute la violation du sacro-saint principe du droit de préemption des actionnaires historiques lors des augmentations du capital social de la CICA-RE.

 

 

Un salaire à couper le souffle pour un membre de la famille inexpérimenté

Enfin le PCA dénonce une mauvaise répartition des sièges d’administration au sein du conseil d’administration de la CICA-RE violant le principe de représentativité des actionnaires africains dans les cercles de décision et de gestion des organes communautaires. Pourtant ce sont les capitaux africains qui ont fondé la CICA-RE, et plus encore, ce sont les primes des compagnies africaines qui la nourrissent.

On en était là quand en septembre dernier, le directeur général décide de placer en période d’essai professionnel, le nommé Moussa Diarra en qualité de Gestionnaire Sinistres au Bureau Régional CICA-RE Afrique de l’Ouest.

Du 1er octobre au 31 mars 2024, M. Diarra a un salaire brut de 811.972 F CFA. Son dû passera à 1.017.349 F CFA lorsqu’il aura fini son essai de 6 mois. Des avantages comme la couverture maladie, l’indemnité d’installation, le 13ème mois, l’assurance décès-accident, fonds de prévoyance et une allocation de scolarité (130.000F CFA) entre autres vont s’ajouter.

Pour les membres du Conseil d’administration, la nouvelle recrue est un neveu du directeur général de CICA-RE, Karim Diarassouba, directeur général de CICA-RE. Pire, ils remettent en cause son expérience dans le domaine.

De la nécessité d’éviter le pire

Selon le Conseil d’administration, il y a une urgence à agir pour développer les affaires et dégager de plus en plus de capacité pour les sociétés africaines d’assurance et non pour perdre le contrôle capitalistique et la gouvernance qui sont en train de tourner au service d’intérêts loin des objectifs fixés par les créateurs historiques.

« Au vu de la position géostratégique de la CICA-RE dans le développement de l’industrie des assurances en Afrique, de sa place dans l’environnement institutionnel de la CIMA et des enjeux importants de développement de l’assurance africaine, nous vous saurions gré des mesures urgentes que vous prendrez pour autoriser des textes de notre CICA-RE, afin de mettre un terme aux dysfonctionnements actuels dont quelques-uns ont été évoqués ci-dessus », a recommandé le PCA.

@gapola

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