L’actuelle situation sociopolitique du Togo devient de plus en plus inquiétante. Les incessants appels à manifestation populaire lancés par l’opposition togolaise pour réclamer les réformes ou le retour à la Constitution de 1992, les publications sur les réseaux sociaux et les réactions tous azimuts d’une frange de la diaspora togolaise présagent des « troubles » au pays. Face à cette situation, de grands acteurs de la société se mobilisent depuis quelques semaines pour appeler à l’apaisement et à une prise de responsabilité des acteurs politiques pour éviter le pire aux populations togolaises. Pendant ce temps, une société civile « politisée » tente de raviver les tensions en appelant les populations à se mobiliser aux côtés des organisations politiques. Est-ce le rôle de la société civile ? Non. Cette récupération politique est à dénoncer avec véhémence.
Les Togolais sont partagés entre colère, peur et volonté d’apaisement. Une colère qui se justifie par l’insuffisance des réformes devant renforcer les institutions du pays, la peur de voir le pays basculer dans la violence, la volonté des acteurs politiques à s’entendre sur le minimum pour sauvegarder la paix sociale.
Le premier appel des organisations de la société civile, au rang desquels figurent ANAVIE, ACOMB, APED, ASVITTO, AVIP-Togo, AVEDEC-Togo, CACIT, CJD, CED-Togo, CNSC-Togo, CAFE, Floraison, FNRR, FONGTO, LCT, LTDH, MoCEDeV, PCQVP-Togo, RAJES, REFED Savanes, REPAJOSEC, REJADD-Togo, Rameau de Jesse, UONGTO, UST, CJD,UAOD, Solidarité Planétaire, SADD, STADD, STT, WANEP-Togo, WINIGA, ne doit pas rester lettres mortes. Cet appel est toujours d’actualité et doit être suivi.
« La paix est un bien inestimable dont on ne mesure la valeur réelle que lorsqu’on l’a perdue et le Togo ne peut avancer sans la paix », clament ces organisation juste au lendemain du 19 août, avant d’inviter « les acteurs politiques et les autorités togolaises à la compréhension mutuelle en tant que fils et filles d’un même pays soucieux du développement intégral du Togo ».
Beaucoup s’étonnent qu’aujourd’hui, une autre société dite « civile » appelle à soutenir les manifestations politiques des forces dites « démocratiques ». Ce qui n’est pas de leur ressort. Confusion de rôle à leur niveau.
Des observateurs avisés, interrogés sur le sujet estiment qu’en période de crise ou de conflit, la société civile doit s’interdire de prendre parti et appeler à l’apaisement et à plus de compréhension des protagonistes, afin d’éviter tout dérapage. Ce que les organisations précités ont bien compris.
Ce travail relève aussi de la responsabilité des autorités morales, dont les évêques, les pasteurs, les imams, les chefs traditionnels.
Le gouvernement est aussi interpellé à vite agir, afin dans un premier temps, de rassurer les populations pour ce qui concerne leur sécurité et ensuite d’ouvrir un cadre de dialogue pour que soit réglée une fois pour toutes tous les conflits liés à la problématique des réformes politiques au Togo.