Accueil » Décès d’une fillette par morsure de serpent : Un incident qui interpelle la conscience professionnelle des agents de santé

Décès d’une fillette par morsure de serpent : Un incident qui interpelle la conscience professionnelle des agents de santé

Rédigé par : Gapola

S’il y a un sujet qui défraie la chronique ces derniers jours, sur les réseaux sociaux, c’est bien l’affaire du décès de la mineure mordue par un serpent dans la préfecture de Sotouboua . Les évènements qui se sont déroulés dans la nuit du 14 au 15 octobre 2023, entre le CHP Sotouboua et le CHP Sokodé ont amené la hiérarchie sanitaire à situer les responsabilités et sévir en conséquence.

Une situation déplorable

La santé n’a pas de prix, a-t-on l’habitude de dire. Si une fillette de onze (11) ans a perdu ainsi la vie sans crier gars, l’on s’interroge beaucoup sur l’efficacité de certains de nos agents de santé qui ont, d’ailleurs, prêté le serment d’Hippocrate.

Ce énième décès survenu par une faute professionnelle d’un agent de santé, en est un de trop. Et la promptitude avec laquelle les autorités sanitaires ont réagi au lendemain du drame, par la rupture de contrat de travail de l’assistant fautif, l’obligation de participer aux obsèques de la défunte à hauteur de 100 000 FCFA et la demande d’explication à tous les acteurs présents à la garde médecine dans la nuit du 14 au 15 octobre 2023 est à saluer.

Quid de la demande de démission du ministre ?

Face à cette situation douloureuse, la Ligue Togolaise des Consommateurs (LCT) maintient le curseur sur, non seulement la négligence des agents de santé, mais aussi et surtout l’absence de sérum antivenimeux pour exiger la démission du ministre de la Santé.

« Trop c’est trop, il est inadmissible qu’en période de pluie avec la recrudescence des morsures de serpents dans les villages qu’il y ait pénurie dans le plus grand centre hospitalier de la région », s’indigne Dr Emmanuel Sogadji, président de la LCT.

Cette inquiétude, partagée par beaucoup de personnes, trouve cependant sa réponse dans la réalité des faits, d’autant qu’il n’y a été nullement une question d’indisponibilité du sérum antivenimeux, au CHP Sotouboua.

En d’autres termes, cet incident n’est imputable uniquement qu’à l’assistant en question, qui s’est rendu coupable d’une faute professionnelle grave, en enfreignant à l’une des règles afférentes à la procédure de référence des patients.

En effet, selon le règlement qui régit le fonctionnement des centres hospitaliers, en l’occurrence le CHP Sotouboua, aucun agent (garde-malades, infirmiers ou assistants) ne peut procéder à des références de patients, sans informer le chef de services qui doit donner son accord.

Dans la même veine on apprend également qu’en cas d’indisponibilité du chef de service, la référence peut se faire par l’agent qui doit prendre le soin de rendre compte au chef de service en suite. Ce qui n’a pas été le cas de l’assistant présent dans cette nuit du 14 au 15 octobre et qui, a de son propre chef référé l’enfant mordu par le serpent et ses parents au CHP Sokodé, alors même que le sérum antivenimeux était bel et bien disponible au CHP de Sotouboua.

De toute évidence, comme nous le disions plus haut, cet incident doit une fois encore interpeller la conscience professionnelle des agents dont la préservation de la santé de l’être humain constitue le socle du serment qu’ils ont prêté.

@gapola

Laissez un commentaire

* En utilisant ce formulaire, vous acceptez le stockage et le traitement de vos données par ce site Web.

Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. AcceptER Lire Plus....

Politique de confidentialité et de cookies