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Edem Kokou Tengué : ”Le Togo ne fait que progresser dans le concert des ports à container”

Rédigé par : Gapola

Le Togo ne manque pas d’initiatives pour accroître son attractivité afin d’être le hub logistique de la sous-région. Et ces dernières années, les performances réalisées ici et là, témoignent de la portée des réformes et des investissements engagés par le gouvernement. Dans cet entretien, Edem Kokou Tengué, ministre de l’Economie maritime, de la pêche et de la protection côtière parle des défis, des performances et des perspectives pour la promotion de l’économie bleue au Togo.

Monsieur le ministre, comment consolider la prouesse renouvelée du Togo, en tant que premier port africain ?

L’idée de la consolidation de la place du Port Autonome de Lomé, comme premier port à containers de l’Afrique subsaharienne, est une place acquise de hautes luttes par la vision du chef de l’État, le président Faure Gnassingbé, que nous ne souhaitons pas abandonner. Pour pouvoir consolider notre avance sur les autres ports de la région, nous comptons continuer par faire des investissements physiques, mais aussi par travailler sur la facilitation des échanges pour pouvoir atteindre l’excellence en la matière et faire en sorte que les procédures d’exportation ou d’importation par le Port de Lomé soient les plus faciles possibles.

Ensuite, nous avons bien l’intention de regarder s’il y a des requêtes supplémentaires en termes d’investissement de la part des partenaires du Port de Lomé, de les faire pour pouvoir confirmer, consolider notre position. Il n’y a échappé à personne que des investissements physiques importants ont été faits par les ports concurrents de la région. Mais nous pensons que la question de la facilitation des échanges, de la facilitation des transports, la question des flux commerciaux les plus fluides possibles entre le Togo et les pays sans littoral de la sous-région, nous pensons notamment au Burkina-Faso, au Niger et au Mali. Lorsque ces flux seront facilités et optimisés, nous pensons que cela nous permettra de garder l’avance que nous avons acquise aujourd’hui de hautes luttes. Voilà comment nous comptons maitriser les flux. Nous ferons en sorte, que le Togo ou le Port Autonome de Lomé demeure le premier à containers de l’Afrique subsaharienne.

Pourquoi le Port Autonome de Lomé est plus avantageux pour l’usager que ses homologues de la sous-région ?*

Il faudrait peut-être poser la question aux usagers. Mais, nous avons notre petite idée là-dessus. C’est que le Togo a engagé dans le cadre du partenariat public-privé, d’importantes actions en termes de modification des infrastructures d’accueil, ce qui permet au Port de Lomé d’accueillir

des navires de dernière génération. C’est la première chose. Mais je crois que la chose la plus importante, ce sont toutes les réformes sous la houlette du Chef de l’État, en matière d’amélioration du climat des affaires, qui ont permis au Togo de consolider sa place. Parce que les importateurs et les exportateurs utilisant le port de Lomé ont une facilité à faire leurs affaires qu’ils ne trouvent pas ailleurs.

Aussi, nous pensons que la place stratégique unique du Togo lui-même, au cœur de l’Afrique de l’Ouest, permet de relier plusieurs points commerciaux de notre région en très peu de temps. Au-delà de l’aspect des infrastructures et de facilitation des échanges, du cadre général dans lequel se font les affaires, je crois que le Togo allie aussi une force indéniable qui est d’être un hub régional en matière de transport aérien, et de combiner deux modes ou trois modes de transport : aérien, routier et maritime. Ce qui permet de rejoindre l’ensemble des capitales de la sous-région, en un temps qui est intéressant, du point de vue de la fiabilité et de la rapidité des opérations. À notre avis, voilà les ingrédients du succès de la place de Lomé en tant que hub logistique de premier ordre dans la sous-région.

Depuis trois ans, vous êtes ministre de l’Économie maritime, de la pêche et de la protection côtière, quelles sont vos sources de satisfaction ?

Je pense qu’il faut d’abord saluer le choix porté sur notre modeste personne, pour conduire ce ministère qui est stratégique dans le développement économique et dans la mise en œuvre de la feuille de route du gouvernement, pour la période 2021-2025. Encore une fois, je remercie le chef de l’État pour nous avoir fait confiance. Je crois que la première source de satisfaction est que nous n’avons pas eu de baisse de volume. Et plutôt, le Togo ne fait que progresser dans le concert des ports à containers. Je pense que ça, c’est vraiment une bonne source de satisfaction. Nous sommes rentrés au gouvernement en 2020. Et depuis 2021, le Togo a rejoint le classement des 100 premiers ports mondiaux à la 98ème place et depuis n’a cessé de grimper. En 2022, il se retrouve à la 96ème place et en 2023 à la 94ème place.

La seconde source de satisfaction est que nous avons été aussi témoins d’une place portuaire beaucoup plus dynamique. En outre, avec des acteurs beaucoup plus dynamiques qui ont compris la politique du chef de l’État et qui y adhèrent au travers de leurs activités quotidiennes La troisième source de satisfaction, c’est que nous sommes engagés à faire de Lomé un hub logistique et nous avons créé le Port sec d’Adétikopé. Nous voyons là également que les discussions, avec l’ensemble des acteurs de la plateforme, sont en de bonnes voies. Et que, ce port sec sur la plate-forme d’Adétikopé est en voie d’opérationnalisation. Et si nous réussissons le pari de cette opérationnalisation du Port sec d’Adétikopé, je pense que nous aurons fait, dans l’histoire des ports secs en Afrique, nous aurons réalisé quelque chose d’inédit. C’est-à-dire un vrai port sec, situé en dehors du port maritime et qui sert pour l’ensemble des lignes maritimes et non une seule ligne. Parce que les expériences, que nous avons vues çà et là en Afrique, ce sont plutôt des aires de potage ou des aires d’entreposages, qui appartiennent à différentes lignes maritimes. Mais ici, ce sera un véritable port sec qui sera le prolongement du port maritime. Nous pensons que ce sera une avancée notable.

Quatrième source de satisfaction réside dans l’existence de ce ministère. Elle a permis également d’agir sur des facteurs importants comme la baisse des incidents, liés aux navires battant pavillon togolais. Il est évident qu’ils ne sont pas totalement éradiqués, mais nous pensons que depuis un certain moment, les incidents liés aux navires battant pavillon togolais ont considérablement diminué. Enfin, la dernière source de satisfaction est que le Togo maitrise mieux l’application des conventions internationales, en termes de sûreté, de sécurité. En outre, nous avons vu une diminution des actes de piraterie, des actes illicites en mer. Donc, nous sommes engagés, nous avons beaucoup d’autres projets pour le ministère et nous espérons pouvoir les mener à leur terme, dans le cadre de la feuille de route du gouvernement, et sous le leadership du chef de l’État.

*Vous êtes aussi Expert de l’économie bleue, nous sommes tentés de vous demander quels sont justement les enjeux de cette économie pour le Togo ?

Je pense que, dire que nous sommes un expert en Économie maritime est un bien grand mot. Ceci étant, l’économie bleue a plusieurs atouts. Parce qu’il s’agit-là de toutes les dynamiques liées aux activités maritimes, aux côtes. Je pense que nous avons des enjeux énormes, d’abord du développement du transport maritime, de desserte, d’ouverture de toute la région ouest-africaine sur le commerce mondial, le commerce maritime mondial. Comment faire pour que nous ayons une place portuaire forte, dynamique, capable de se mettre au service du développement économique, non seulement du Togo, mais de l’ensemble des pays de la sous-région. C’est le premier enjeu.

Le deuxième enjeu est lié à tout ce qui est pêche, à l’aquaculture. Comment faire pour que nos pays soient autosuffisants, en matière de ressources halieutiques et faire de la pêche un véritable levier de transformation économique permettant la création d’emploi, mais aussi de satisfaire aux besoins alimentaires de la population. En dernier lieu, toutes les questions liées à la biodiversité en mer, à la protection des côtes, à la vie marine, etc. Ce sont des enjeux importants pour le Togo. C’est des défis que nous comptons relever.

Propos recueillis par Alain Metodjo 

Source : irokoos.com

@gapola

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