Les acquéreurs des terrains dans la plaine de Djagblé ne décolèrent pas. 08 ans après leur expropriation au profit de la riziculture de Djagblé dans le cadre du Projet de Développement Rural de la plaine de Djagblé (PDRD), ils ne sont toujours pas indemnisés par l’Etat togolais. Ils s’en remettent au chef de l’Etat Faure Gnassingbé qui a lancé le 13 février 2015.
Samedi 15 mars 2025, ils ont protesté par un sit-in, tout le long du canal de drainage d’eau vers les champs de riz du projet en scandant « Nous voulons nos terrains. Donnez-nous nos terrains ».
Avec des pancartes et des sifflets, les expropriés ont aussi improvisé une marche qui les a conduits au palais royal du chef canton de Djagblé, où, le président du Regroupement des acquéreurs a pu échanger avec celui-ci.
« Notre objectif est de récupérer nos terrains qu’on nous a pris à Djagblé pour développer le projet de riz de la plaine de Djagblé. Ce n’est pas un domaine de culture de riz qu’on avait acheté mais depuis, on nous les avait pris il y a 8 ans, alors même que nous savons que les textes en République togolaise disent que pour récupérer les terres à quelqu’un, on doit l’indemniser avant d’entamer toute activité sur ce terrain. Ce qui n’est pas notre cas. On ne nous a rien payé et non plus rien remis comme des terrains en compensation. Ils nous ont seulement pris ces terres de force. Ceux qui y ont construit, on leur a cassé leur construction. Et depuis 8 ans, toujours rien. Nous sommes toujours dans les locations et nous souffrons. Nous nous sommes décidés de sortir et élever nos voix pour réclamer nos terres, parce que ce sont des terres que nous avons achetées pour construire et y vivre », a déclaré Dorcas Ablavi Tsèvi Dovi, une des expropriés.
Selon Kpakpo Akué, un autre exproprié, l’attente est trop longue.
« Nous avons été expropriés par le gouvernement. Ils nous ont dit qu’ils vont faire de la riziculture sur toute l’étendue du terrain. Nous savons que la Constitution togolaise prévoit que si le gouvernement veut exproprier des propriétaires d’un terrain, il faudrait qu’il indemnise d’abord les acquéreurs. Ce qu’ils n’ont pas fait. Et depuis ce temps-là (8 ans déjà, ndlr), nous avons frappé à toutes les portes possibles. Nos actions restent toujours vaines. Donc aujourd’hui nous avons décidé de manifester encore pour faire savoir que nous sommes toujours en attente », a-t-il indiqué.
Pour Tsèvi Dovi, les expropriés espèrent que les tractations du chef canton de Djagblé vont prospérer.
« On a compris ce qu’a dit le chef canton de Djagblé. Nous allons nous conformer mais au cas où, il n’y rien de concret, avant le début de la saison des pluies, nous serons obligés de descendre sur le périmètre du projet pour qu’on nous laboure ensemble avec le riz qui y est cultivé », a-t-il prévenu.
Lancé le 13 février 2015, le PDRD comprend 7 composantes. Il est cofinancé par la BADEA (45%), la BID (45%) et l’État togolais (10%) pour un montant global de 9,6 milliards de FCFA
@Gapola