La crise que connaît le Togo depuis août 2017 n’est pas sans impacts négatifs dans divers domaines. Le milieu des affaires est certainement le plus touché et de petits entretiens avec quelques opérateurs économiques, en passant par la réalité dans le panier de la ménagère en disent long. Dans cette perspective, la rédaction de votre journal « l’Audience » vous propose le point de vue d’un jeune et dynamique entrepreneur, connu pour son savoir-faire pour un développement inclusif. Il s’agit de Kovi Akoeté ADANBOUNOU (Photo), Entrepreneur Togolais, Commissionnaire Agréé en douanes, Directeur Général de la société COVI-TRANS SARL, Vice-président du Réseau International de Transit Transport et des Affaires (RITTA –AFRIQUE), Directeur Régional du programme AFRONETWORK-Télécommunication de L’espace CEDEAO, entre autres, qui s’exprime sur la situation socioéconomique du pays face aux tensions politiques actuelles. Lisez plutôt !
Vous êtes entrepreneur, responsable de Société. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur la situation sociale et économique du Togo suite aux tensions politiques que connait le Togo depuis le 19 août 2017 ?
La crise que connait le Togo depuis 5 mois déjà a beaucoup secoué le pays. Surtout sur le plan économique. Moi, je suis dans le domaine des affaires, je vois des choses et les chiffres parlent mieux. L’Office Togolais des Recettes a clamé haut et fort que les recettes fiscales ont subi un coup énorme. Elles ont considérablement diminué. Au fait, c’est le plus grand plaisir de certains. Les Opposants de la Coalition 14 ont juré depuis le début de cette crise mettre le pays-là à terre économiquement, le mettre dans une situation à gouvernance difficile, voire impossible. Une situation où l’Etat aurait toutes les difficultés à payer ses fonctionnaires, une situation où l’Etat serait obligé d’annuler ses rencontres internationales prévues au pays, une situation où plusieurs investisseurs fuiraient le pays au profit des pays de la sous-région Ouest Africaine.
Et ils ont réussi en partie. Cette stratégie m’amène à penser que ces politiciens opposants et leurs activistes ne souhaitent que du mal pour ce pays. Ils ont réussi en partie, mais ce n’est pas patriotique. On a vu des rencontres internationales prévues au Togo, qui ont été annulées. Ces réunions devraient sans nul doute générer des millions de FCFA pour le pays. Emplois temporaires à créer, les chiffres d’affaires des hôtels et autres qui devraient aller en crescendo, nos marchés qui devraient être pleins à craquer avec les visiteurs… Mais rien de tout ça. Le pays a perdu toutes ces opportunités. Aujourd’hui, plusieurs projets sont en attente, des investisseurs sont inquiétés de la situation, et des touristes choisissent plutôt les pays voisins. Tenez-vous bien !
Les Leaders de l’Opposition ont voulu, juste reconduire la situation des années 90. Rendre le pays ingouvernable de manière à obliger le Général Gnassingbé à démissionner. Dans les années 90, les Opposants ont décrété une grève générale illimitée, ce qui a fait fuir plusieurs investisseurs et fait détourner plusieurs projets, et plusieurs Togolais ont quitté le pays pour l’occident ou les pays voisins. L’administration restée vide, des entreprises qui ont fermé leurs portes.
En 2017, d’aucuns ont encore souhaité cette grève générale. Apparemment, il y a des Togolais qui n’aiment pas leur pays.
Parce que vous ne pouvez pas prétendre gouverner un pays et au même moment, cherchez à le détruire avec toute son économie. Si nous aimons notre pays, préservons son intérêt supérieur malgré nos divergences politiques.
Quels conseils vous pouvez donner aujourd’hui aux jeunes face à cette ambiance politique?
Mon conseil à la jeunesse c’est de ne pas se laisser manipuler par des hommes politiques véreux. Vous devez comprendre une chose. Cette crise qui secoue le Togo depuis un moment est beaucoup plus sociale. Les leaders politiques surfent juste sur les frustrations des uns et des autres. Cette crise est loin d’être une crise profondément politique. Si tous ces jeunes manifestants avaient chacun un boulot, à peine peu répondront à l’appel. La jeunesse doit reprendre conscience et préparer son avenir. Ces leaders politiques véreux les instrumentalisent et les manipulent. La jeunesse doit comprendre également que les réseaux sociaux sont des moyens pour communiquer avec sa famille, ses amis, faire des recherches et profiter des opportunités d’affaires. Ceux qui l’utilisent pour diffuser des messages d’atteinte à la sûreté de l’État, pour menacer la stabilité du pays et les institutions de la République répondront tôt ou tard de leurs actes car loin de ce que certains pensent, les réseaux sociaux sont bien suivis.
Notre jeunesse doit savoir que le pays lui appartient et qu’elle doit construire l’avenir. Si elle suit strictement les consignes de l’Opposition et détruit les édifices publics, elle en payera le plus lourd tribut. Le dialogue doit rester permanent dans notre vécu politique pour nous permettre de donner la chance à notre avenir commun. La jeunesse a encore tout un boulevard devant elle, des millions d’opportunités. Nous ne devons pas laisser ces politiques sacrifier notre avenir. Notre jeunesse doit donc travailler pour ne pas détruire ces opportunités. L’avenir est à nous et nous devons le construire.
Je vous remercie.