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A l’appel de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition, les femmes togolaises seront samedi dans les rues de Lomé pour appeler le chef de l’État et le gouvernement à accéder aux revendications de la population qui manifeste depuis le 19 août 2017 pour les réformes institutionnelles et constitutionnelles.
A travers cette marche, les femmes de l’opposition veulent dénoncer la désinvolture du pouvoir de Lomé face à la crise sociopolitique.
« Femme togolaise, digne et ferme dans ton engagement, au moment où tu te bats pour ton avenir et pour celui de tes enfants, au moment où tu te bas pour un Togo nouveau, un Togo démocratique, un Togo d’égalité des chances pour tous, un Togo de justice et de paix, le Chef de l’Etat te répond par l’arrogance et le mépris. Insensible à tes cris de détresse, insensible aux souffrances de tes enfants frappés par le chômage et laissés à l’abandon et au désespoir, insensible à la misère du Peuple togolais, Monsieur Gnassingbé, dans son message du nouvel an, s’est félicité d’un bilan qui tranche outrageusement avec la faillite de sa politique économique et sociale », indique le communiqué de la coalition appelant à la marche.
Pour marquer leur indignation face à la situation, elles décident pour la marche du 20 janvier, d’être toutes « vêtues de noir et munies de drapelets togolais, pour dire non, ça suffit, et exiger la restitution à notre peuple sa souveraineté ».
Si la constitution reconnait le droit à manifester à tous les Togolais, la manifestation des femmes de l’opposition inquiète plus d’un quand l’on se réfère à la marche des femmes du Collectif Sauvons le Togo (CST) en 2012.
En effet en 2012, des femmes du CST avaient manifesté dans les rues de Lomé dans des tenues d’Adam ce qui n’a pas été sans conséquence néfaste pour le pays.
Et par peur de voir les mêmes actes se répéter samedi, le militant David Ourna Gnanta (Photo) de l’Union pour la République (UNIR), le parti au pouvoir interpelle le procureur de la République pour sévir contre toute atteinte à la pudeur.
« Le procureur de la République doit se préparer à prendre ses responsabilités face à toute atteinte à la pudeur à l’occasion des manifestations politiques. Ce que nous avons vu à la veille des législatives de 2013 et qui est resté impuni ne ressemble en rien au type d’éducation que nous devons donner à nos jeunes filles. Ce n’est d’ailleurs pas le reflet de la femme togolaise avec toutes ses valeurs historiques qu’on connait » nous a-t-il confié.
Pour lui, ces actes de dénuement sont loin d’être des actes politiques et l’opposition s’en servent pour maudire le pays.
« Ce qui semble être une manière de proférer des malédictions est une dépravation des mœurs par des femmes manipulées et droguées pour la circonstance » a-t-il poursuivi.
Edem KOAMI