L’état nutritionnel des enfants de Gaza s’aggrave de plus en plus. Selon une étude du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), les déplacements, les attaques contre les services de santé et l’accès humanitaire quasiment inexistant ont déjà occasionné plus de 3000 enfants malnutris et privés de traitement dans le Gaza.
Selon l’UNICEF, ce chiffre qui envoisine 3800 enfants touchés, est fondé sur les rapports de ses partenaires travaillant dans le secteur de la nutrition. Et cela équivaut aux trois quarts des enfants qui recevaient des soins vitaux dans cette partie de l’enclave avant l’escalade du conflit à Rafah. Cette situation qui fait craindre l’augmentation du nombre d’enfants vulnérables risquant de souffrir de malnutrition est d’autant plus préoccupant compte tenu de l’intensification des affrontements à Rafah, occasionnant dans la foulée une hausse des cas de malnutrition modérée et sévère.
« D’effroyables images d’enfants en train de dépérir sous les yeux de leur famille continuent de nous parvenir de Gaza dans un contexte où perdure la pénurie de nourriture et de produits nutritionnels ainsi que la destruction des services de santé », a déclaré Adele Khodr, directrice régionale de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord avant d’ajouter : « Faute d’une reprise rapide de leur traitement, ces 3 000 enfants courent le risque imminent de tomber gravement malades, de développer des complications mettant en jeu leur pronostic vital et de rejoindre la liste de plus en plus longue de ceux qui ont perdu la vie en raison de privations injustifiées imposées par l’être humain ».
Pour l’UNICEF, les enfants malnutris courent un risque accru de contracter des maladies et de souffrir d’autres problèmes de santé face aux conditions d’accès restreint à l’eau potable, de débordement des eaux usées, de détérioration des infrastructures et de pénurie d’articles d’hygiène. Pis, il se révèle que dans la bande de Gaza, les capacités de production d’eau potable représentent désormais moins d’un quart du volume atteint avant l’intensification des hostilités en octobre 2023.
« Nos alertes concernant une hausse de la mortalité infanto-juvénile due à la conjonction évitable de la malnutrition, de la déshydratation et des maladies auraient dû susciter la prise de mesures immédiates en vue d’éviter ces décès, et pourtant, force est de constater que cette situation désastreuse perdure », a indiqué Mme Khodr avant de poursuivre : « Face à la destruction des hôpitaux, à l’arrêt des traitements et à la pénurie de fournitures, le nombre d’enfants exposés à d’ineffables souffrances et à la mort ne fera qu’augmenter ».
Face à la situation UNICEF ne cesse de multiplier des efforts pour assister ces couches vulnérables. Ainsi depuis le mois d’octobre 2023, il a pu fournir des services de prévention et de traitement de la malnutrition à des dizaines de milliers de femmes et d’enfants, notamment en recourant aux préparations pour nourrisson et aux aliments thérapeutiques prêts à l’emploi, ainsi qu’aux biscuits énergétiques ayant une visée préventive, et en administrant aux femmes enceintes une supplémentation à base de micronutriments (contenant, entre autres, du fer).
« Alors que l’UNICEF dispose encore de produits nutritionnels prépositionnés qui pourront être acheminés dans la bande de Gaza si l’accès est autorisé, les entités des Nations Unies cherchent à obtenir l’assurance que les opérations humanitaires de collecte et de distribution de cette aide aux enfants et à leurs familles puissent se dérouler sans interruption et en toute sécurité », a précisé Mme Khodr et d’ajouter : « S’il est impératif que les conditions d’intervention sur le terrain s’améliorent, et en particulier que la sécurité soit renforcée et les restrictions levées, les enfants ont par-dessus tout besoin d’un cessez-le-feu ».
Notons que l’UNICEF mène des actions d’assistance des enfants à travers 190 pays du monde.
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