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Togo : Tout sur l’agropole du bassin de la Kara et la mise en œuvre du PTA-Togo

Rédigé par : Gapola

Le gouvernement ambitionne de disposer d’ici à 2030, le Togo de 10 agropoles. L’initiative assortie du Projet de Transformation Agro-Alimentaire du Togo (PTA-Togo) dans le bassin de la Kara appelé « agropole du bassin de la Kara » vise à contribuer à la croissance agricole susceptible de réduire la pauvreté et la malnutrition au Togo.

En effet, le gouvernement mise sur un programme national de développement des agropoles sur la période 2017-2030 dont l’agropole du bassin de la Kara pour créer des emplois et réduire la dépendance du Togo des importations alimentaires.

Inscrit dans la feuille de route gouvernementale 2020-2025 en tant que projet prioritaire P. 15, l’agropole de Kara s’ouvre au partenariat avec le privé pour faciliter les investissements dans les filières clé à travers des politiques d’appui, de gouvernance et des mesures incitatives.

Il s’agit pour le gouvernement de promouvoir les chaînes de valeur prioritaires ayant un potentiel de marché au niveau national (riz, maïs, soja, poulet de chair) et à l’export (noix de cajou et sésame) à travers le développement des infrastructures de production et de transformation (y compris l’agro-parc de Broukou) et de renforcer les capacités des acteurs des filières agro-industrielles.

Avec un financement global initial de 38, 316 milliards FCFA cofinancé par la BAD, la BOAD, la Fondation Saemaul et l’Etat togolais, le Projet de Transformation Agro-alimentaire du Togo (PTA-Togo) porte aussi sur la construction des infrastructures de soutien à la production et à la commercialisation : l’agroparc à Broukou (préfecture de Doufelgou), sept (07) centres de transformation agricole (CTA), deux barrages et un périmètre irrigué associé et des magasins de stockage et aires de séchage.

Il permettra également le renforcement des capacités des acteurs des chaînes de valeurs agricoles, la mobilisation et la promotion du secteur privé.

Devant se tenir de 2019 à 2023, le projet sera finalement clôturé le 31 décembre 2025 compte tenu des gaps constatés après la finalisation des études détaillées sur l’agroparc et les barrages.

Par ailleurs, un financement complémentaire a été mobilisé sous forme d’une phase II pour la période 2025-2029 d’un montant de 50,887 milliards FCFA.

 

 

Les avancées du projet

En effet, la mise en œuvre du Projet de transformation agro-alimentaire du Togo a permis l’aménagement et l’appui à la mise en valeur de 32 ZAAP de 12000 ha, la mise en place des équipements agricoles dont notamment les tracteurs et accessoires, l’accompagnement des producteurs agricoles à travers la mise à disposition des intrants (semences, engrais, pesticides), le renforcement des capacités techniques des producteurs et dans la gouvernance des coopératives.

Le PTA-Togo a aussi permis l’augmentation des superficies exploitées au niveau des ZAAP. Ainsi, le maïs passe de 738 ha à 3569 ha entre 2022 et 2024, le soja de 1300 ha à 1540 ha le riz de 208 ha à 1470 ha.

Cette nette amélioration des rendements sont de 2,4 T de maïs pour un rendement paysan de la zone de 0,9 ; 2,8 T/ha pour le riz contre un rendement paysan de 1,4 et 1,10T/Ha pour le soja contre un rendement paysan de 0,8 ; 0,8T/Ha pour le sésame pour un rendement paysan de 0,3.

Le PTA-Togo a également contribué à la construction de 120 forages mixtes ou PMH pour une desserte de 42 000 bénéficiaires et 4 mini-AEP pour 16 000 habitants, l’électrification de 5 villages (Broukou, Agbassa, Léon, Awassan, Bidjandè), la facilitation de l’accès aux pièces d’état civil en cours, la construction de 5363 foyers améliorés et à la construction des infrastructures de soutien à la production et à la commercialisation

Le PTA-Togo c’est aussi la construction de 7 magasins de stockage de 350 T et des aires de séchage de 1000 m2 construits au niveau des ZAAP, de 7 CTA dans les 7 préfectures et un agroparc en cours de viabilisation à Broukou: le branchement de l’électricité de moyenne et basse tension est réalisé. Les travaux de l’alimentation en eau potable (AEP) et de la station d’épuration (STEP) sont en cours. On note l’électrification de 5 villages (Broukou, Agbassa, Léon, Awassan, Bidjandè).

Agropole de Kara, un centre d’agrégation

L’agropole de Kara qui est un centre d’agrégation et de transformation primaire des productions agricoles couvre plusieurs cantons et fait le lien entre les zones de production et l’agro-parc grâce à son CTA.

Doté d’une unité d’encadrement technique des producteurs  et des magasins de stockage de capacités de 1000 tonnes, le CTA apporte toute l’assistance et intrants aux producteurs.

En effet, les CTA se chargent de collecter les productions agricoles réalisées à la base (les  ZAAP et coopératives) par les producteurs et les envoient aux usines de transformations dans l’agroparc après une transformation primaire marquée par les opérations de tri, de vannage et de conditionnement. Il joue également un rôle de plateforme multifonctionnelle pour les acteurs des chaînes de valeur agricole offrant des services financiers et non financiers.

Mobilisation et promotion du secteur privé

En vue de rendre le cadre institutionnel et la gouvernance de l’agropole porteurs pour les privés, il a été réalisé l’étude majeure qu’est l’élaboration du cahier de charge de la société de gestion de l’agroparc et des projets de textes relatifs à sa création et à son fonctionnement. De même l’étude sur la stratégie y compris mesures incitatives de mise en œuvre des partenariats public-privé (PPP) dans les ZTA a été réalisée.

Il s’agit de faciliter l’installation à date de quatre (04) opérateurs privés dans l’agro-industrie : EVAME SARL, DABA SA, SITRAPAT, WESTBRIDGE avec à la clé une négociation des contrats de cession foncière pour des baux emphytéotiques.

Mobilisation foncière

Pour relancer la mobilisation des terres, le chef de l’Etat Faure Gnassingbé a tenu le 26 août 2024 à Nimtougou, une rencontre avec les acteurs de développement de la région qui a été suivie de rencontres décentralisées au niveau des préfectures.

En plus de cela, la campagne d’information et de sensibilisation des propriétaires fonciers, des autorités locales et des bénéficiaires du projet sur la vision du chef de l’Etat de l’agropole, les impacts attendus et la nécessité de la mobilisation des terres a permis au ministère chargé de l’agriculture en septembre et octobre 2024, de recueillir des intentions de mise à disponibilité d’une superficie évaluée à 193 000Ha pour le projet.

Perspectives

A court terme, les perspectives sur le projet sont l’équipement et l’opérationnalisation des CTA, la poursuite des travaux de l’agroparc, le démarrage des travaux des deux barrages et périmètre associé dans la commune de Doufelgou 3 et du pont-digue et du périmètre associé de Tchikawa dans la préfecture de Binah.

A moyen terme, les perspectives sont l’aménagement et l’exploitation des ZAAP intégrées pour les femmes et les jeunes agri-preneurs dans toutes les préfectures, ainsi que du bloc rizicole de Possao (Préfecture de Dankpen).

@Gapola

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