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AGBÉYOMÉ KODJO: “QUE CERTAINS L’ACCEPTENT OU NE L’ACCEPTENT PAS, JE VOUS CONFIRME QUE L’ALTERNANCE AURA BEL ET BIEN LIEU EN 2020”

Rédigé par : Gapola
Agbéyomé Kodjo

Candidat à la présidentielle de 2020, Agbéyomé Kodjo, le président du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) reste convaincu de gagner le scrutin pour « mettre l’expérience au service de l’espérance ». Cependant, cette alternance qu’incarne l’ancien président de l’Assemblée nationale et ancien premier ministre du Togo, passe par des réformes électorales. Dans une interview accordée samedi à TV5 Monde, le leader du MPDD réclame un dialogue de deux ou de trois jours pour s’entendre sur les réformes à faire avant d’aller aux élections. Lisez plutôt !

TV5 MONDE : Après l’échec à la présidentielle de 2010 et votre absence à l’élection présidentielle de 2015, on peut parler d’un retour du MPDD dans le jeu politique ?
Agbeyome Kodjo: Je suis candidat à la prochaine élection présidentielle au Togo. Et je compte la gagner pour mettre l’expérience au service de l’espérance. Au Togo, aujourd’hui le peuple est désespéré. Il y a des scènes où vous voyez des milliers de jeunes qui courent pour aller chercher un passeport pour pouvoir gagner la Loto visa pour traverser la méditerranée.
(…) Ils désertent le pays parce qu’ils sont désespérés. Ils désertent le pays parce que les politiques publiques déclinées par le président sortant n’ont pas été à la hauteur des défis. Avec toute l’expérience que j’ai, je veux ouvrir une nouvelle page aux Togolais, conduire une transition qui nous permettra de mettre en place de nouvelles structures, de nouvelles institutions et faire en sorte que nous puissions rentrer dans ce que j’appelle une gouvernance plurielle. C’est-à-dire que tous les leaders de l’opposition et d’autres de la société civile qui disposent d’une compétence seront appelés pour rebâtir le Togo sur une nouvelle base avec pour objectif, la prospérité partagée.
Après l’alliance que les partis d’opposition ont faite au moment des législatives et des locales l’année dernière, est-ce que l’exercice va être reconduit pour la présidentielle mais au profit de quel candidat ?
Ce qui est sûr, les deux élections que nous avions connu notamment les élections législatives et les élections locales, n’ont pas respecté les normes internationales, c’est-à-dire n’ont pas été exemptes d’irrégularités et de fraudes. Par rapport aux locales nous nous sommes concertés parce qu’aucune formation politique ne dispose de majorité dans les conseils municipaux, nous nous sommes concertés et cela a donné des résultats. Cela a permis aux partis politiques de l’opposition d’avoir des maires et des maires-adjoints. À partir de cette expérience que tout le monde a saluée, nous voulons reprendre l’exercice puisque de toute façon ce ne sera pas un mandat normal, nous voulons coaliser toutes les forces de l’opposition et choisir un seul candidat pour affronter l’adversaire (…) UNIR, nous connaissons sa détermination de vouloir passer au premier tour. Ceux qui pensent que nous pouvons faire une alliance au deuxième tour, si UNIR passait au premier tour, il n’y a plus d’alliance.
Sur quels critères vous allez désigner le candidat unique ?
Il y a des sages dans le pays qui vont nous convoquer le moment venu pour essayer de nous parler et distribuer les rôles que nous aurons à assumer après les présidentielles, je pense quand même que les togolais sont sages, ils comprendront l’enjeu que pour gagner, il faut qu’on soit ensemble. Si nous partons en rangs divisés, ce qui s’est passé en 2010 et en 2015 va se répéter.
Il ne vous a pas échappé qu’en 2015 nous avions été investi mais ayant analysé la situation, nous avions fait le tour de tous les leaders politiques sur la nécessité d’avoir un candidat unique et comme nous n’avons pas été entendu nous avons renoncé de participer à un match dont nous connaissions déjà le gagnant.
Quel regard vous portez Agbéyomé Kodjo sur la crise qui prévaut au Togo depuis 2017 ?
Tout le monde sait que c’est un échec cuisant (…) lorsqu’il y’a une crise, il faut chercher à énucléer cette crise avant d’aller aux élections. Les élections ne constituent pas la solution. (…) Notre maison brûle mais la communauté internationale et nos voisins semblent regarder ailleurs. Faure lui-même avait déclaré après une rencontre avec Angela Merkel, que pour que la démocratie progresse en Afrique, il faut deux ou trois mandats maximum. S’il veut être conforme à ce qu’il a dit, il a fini trois mandats, il ne devrait plus se présenter. 
(…) La situation est grave, nous interpellons la communauté internationale pour qu’elle intervienne au Togo. Si Faure s’entête à s’offrir un quatrième mandat contre la volonté de tous, au moins que la communauté internationale nous aide à obtenir un scrutin clair, transparent, crédible où le perdant ira serrer la main du gagnant.
Alors, quelles conditions il faut réunir pour que vous ayez les garanties de ce scrutin libre et transparent ?
Il faut d’abord revoir le fichier électoral, de deux, revisiter le code électoral parce que ce code électoral a été voté il y’a une dizaine d’années, il y a des dysfonctions qui ne favorisent pas la transparence. C’est pour cela que la formation politique MPDD (Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement) demande un dialogue de deux ou de trois jours pour que nous puissions nous entendre sur les réformes à faire avant d’aller aux élections.
Et un dialogue sous la médiation de qui ? Puisqu’aujourd’hui vous ne faites plus confiance à la CEDEAO
Nous pouvons nous-mêmes, si nous voyons la misère du pays si nous voyons la désespérance qui prévaut dans le pays, nous entendre et de manière responsable, essayer de trouver des solutions qui donnent satisfaction à tout le monde avant d’engager les prochaines élections présidentielles.
De 2000 à 2002 vous aviez été premier ministre du président Eyadema, vous êtes donc un peu comptable de la gestion au Togo sur ces dernières années, comment comprendre aujourd’hui que vous la critiquiez ?
Il y a deux mouvements dans la gestion du Togo, il y’a d’abord celle de Eyadema et celle de son fils. Les critiques que nous focalisons c’est sur celle de son fils et je vais rappeler que si j’ai donné ma démission en 2002, c’est parce qu’il y avait des divergences sur des solutions à apporter à une crise. Il fallait faire des réformes. Les diplomates et la communauté internationale disaient que c’est le RPT qui fait obstacle aux réformes politiques et que si nous ne faisons pas ces réformes, le jour où Eyadema disparaîtrait il y aurait une crise énorme, sanglante dans le pays. Je crois que leur prophétie s’est réalisée. On a vu ce qu’il s’est passé en 2005, je ne vais pas revenir sur la comptabilité macabre. (…) Et donc c’est par rapport au refus de l’entourage, du sérail de faire les réformes que j’ai donné ma démission.
Agbeyome Kodjo, quelle sortie de crise vous préconisez avant la présidentielle de 2020 pour apaiser le climat politique ?
Il y a deux solutions possibles. Faure Gnassingbé doit accepter qu’il exerce une mission de service public. 38 ans dans l’environnement de son père, 15 ans il exerce cette fonction lui-même, je considère qu’il est temps de partir. La deuxième solution pour sortir de la crise: un candidat unique et une mobilisation populaire. C’est un candidat unique et qu’il y ait une mobilisation populaire, et que les gens aient leurs cartes et qu’ils votent, y a pas de raison, à midi, c’est plié.
On ne joue pas avec la constitution d’un pays, la constitution d’un pays c’est quelque chose de sacré. Pour Oui ou Non, on modifie à son avantage pour pouvoir rester, je crois quand même que la communauté internationale doit nous aider à définir des règles pérennes qui ne se modifient pas en fonction des grès ou des lubies de ceux qui nous dirigent. Le monde a changé et nous devons nous adapter et surtout les ambitions des jeunes aujourd’hui c’est de pouvoir participer à la gouvernance du pays pour leur permettre de construire leur avenir. D’une manière ou d’une autre, il y aura alternance en 2020, que certains l’acceptent ou que certains ne l’acceptent pas, je vous confirme que l’alternance aura bel et bien lieu au Togo en 2020.
Source: TV5MONDE

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