La grogne sociale que connait le Togo ces derniers temps n’épargne pas le secteur maritime. Ce secteur qui semble valoir plus que les yeux de la tête pour, le Président de la République est secoué aussi par des mouvements d’humeurs. Relation glaciale entre la direction des affaires maritimes et les marins, conflit d’intérêts, favoritisme et menaces de mort sont entre autres les différents maux qui minent actuellement le secteur privilégié par Faure Gnassingbé pour faire rayonner de nouveau le Togo sur le continent et partout dans le monde. Pour preuve, il équipa la marine togolaise de deux nouveaux destroyers, créa le Haut conseil à la mer, nomma un préfet maritime et surtout dota le secteur de toute une armada juridique pour une réorganisation des activités portuaires au Togo.
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La situation actuelle des Gens de mer du Togo n’est pas du tout enviable. Le secteur maritime du Togo qu’on croyait être exempt de tous maux surtout après la réussite du sommet sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique est plutôt décrié plus qu’on n’aurait jamais imaginé.
Le secteur serait pris en otage par certains fonctionnaires, notamment Alfa Lebgaza (Photo), le directeur des affaires maritimes, selon les informations recueillis auprès des Gens de mer.
Alfa Lebgaza est accusé d’avoir installé Adonaï Shipping, sa société privée qui au lieu d’employer des togolais, recrute et emploie des marins étrangers. Le patron des lieux serait donc futé dans le détournement des relations de l’État dans son propre intérêt ce qui constituerait une «entrave » pour les marins togolais de mettre leurs compétences au service du pays.
Des informations font état également de ce que M. Lebgaza signerait des documents à certains individus qui n’ont aucune formation dans le domaine qu’il envoie à bord des navires ce qui fait courir un grand risque pour le Togo qui se bat à devenir le leader en Afrique sur les questions maritimes. Et pour bénéficier de ses largesses, il faut soit être un béni-oui-oui ou encore être recommandé par un proche parent.
Réunis au sein du Syndicat des Gens de mer professionnel au Togo pour défendre leurs causes, ces marins notamment les premiers responsables subissent au quotidien des menaces de mort du sieur Lebgaza. Leur tort est d’avoir le courage de dénoncer les dérives du maitre absolu de la direction des affaires maritimes.
Modeste Awokou, Secrétaire général dudit Syndicat nous apprend qu’il en paie les frais chaque jour. Entre lui, et Alfa Lebgaza admis à la retraite le 31 décembre dernier mais qui continue par occuper le poste de directeur des affaires maritimes la tension est reste vive.
Les hostilités entre les deux hommes ont commencé le jour où le directeur des affaires maritimes du Togo a fait venir Modeste Awokou dans son bureau devant les regards médusés de Médédé Béréna, la charge des affaires juridiques pour lui proférer des menaces.
M. Lebgaza est accusé d’avoir dit à M. Awokou qu’il peut demander aux gens de s’occuper de lui parce qu’il le dérange. Les relations ont été détériorées avec l’appel téléphonique du directeur qui, au téléphone le 06 mars dernier demandait au syndicaliste de cesser de s’immiscer dans les affaires du secteur.
« Le 06 mars dernier, à 16h 42, le directeur m’a téléphoné et m’a dit ceci : M. Awokou, c’est vous qui défendez les marins ? Je vous appelle parce que vous avez envoyé un courrier comme quoi j’embarque les marins étrangers. Occupez-vous de ce qui vous regarde sinon vous allez voir. Comme vous voulez cogner votre tête à ma tête, vous allez voir», menaça-t-il.
Le ministère de l’administration territoriale s’est saisi de l’affaire. Une demande de protection a été adressée au ministère de la sécurité et de la protection civile pour les Gens de mer et une plainte a été envoyée au Haut Conseil pour la Mer.
Joint au téléphone par la rédaction de Gapola pour avoir ses versions de faits, le sieur Lebgaza n’a trouvé à nos questions que des menaces. Il argue que nous n’avons pas le droit de lui poser des questions sur son travail puisque nous n’avons rien à lui apprendre.
Aussi, disait-il qu’il a le droit de recruter qui il veut oubliant que Faure Gnassingbé, le chef de l’État se bat jour et nuit pour réduire le taux de chômage au Togo. Mais des gens comme Lebgaza en qui il fait confiance en les nommant à des postes de responsabilité choisissent de saboter sa politique de création d’emploi en donnant du travail aux expatriés.
Edem KOAMI