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Rencontre des Compliance et Risk Officers au Togo : Une première, une réussite !

Rédigé par : Gapola

En lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, le Togo a abrité du 16 au 17 octobre 2024 à Lomé, la Grande Rencontre des Compliance et Risk Officers. Les travaux qui ont réuni des experts de 14 pays d’Afrique, du Luxembourg, de la France et de la Belgique, ont permis d’outiller et d’engager les différents acteurs dans le renforcement de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Cette rencontre tenue sous le thème : « La conformité et la gestion des risques dans le secteur financier en Afrique », s’est clôturée sur des recommandations après des travaux sur  : « Les acteurs et leurs rôles dans la politique de LCB/FT : Regard croisé », « L’état des lieux du cadre et institutionnel de conformité et des risques dans l’espace UMOA »« L’intervention du Risk Officer et le Compliance Officer dans le processus de LCB/FT », « La KYC et la due diligence » et « La justice et les infractions financières : cas du LCB/FT ».

Ces différentes thématiques ont permis d’outiller de façon pratique, les parties prenantes sur les différents mécanismes de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme et surtout sur comment finir avec ces phénomènes sur le continent.

Quid des différentes phases du blanchiment

A en croire Nikada Batchoudi, président de Africa Compliance Academy (ACA), Co-organisateur de la rencontre des Compliance et Risk Officers, trois (3) phases sont à distinguer dans le blanchiment. Il s’agit du placement, qui consiste à déposer les espèces ou actifs provenant d’une activité criminelle. De l’empilage, qui est le fait de détacher les produits illégaux de leur source au moyen d’un empilage de transactions financières visant à dissimuler l’origine des fonds puis l’intégration, qui consiste à revêtir d’une légitimité apparente une fortune illicite en réintroduisant les capitaux dans l’économie par des acquisitions ou réalisations.

En effet, le blanchiment a pour conséquence d’entrainer dans une exposition accrue des pays au crime organisé et la corruption, d’ébranler les secteurs privés, d’affaiblir les institutions financières, d’induire les effets dissuasifs sur les investisseurs étrangers, de créer la distorsion et l’instabilité économique, de salir la réputation des pays et bien d’autres.

Ainsi, cette rencontre de Lomé qui a permis d’outiller les acteurs financiers de l’Afrique sur les mécanismes du blanchiment d’argent et le financement du terrorisme et de réveiller la conscience par rapport à l’aveuglement volontaire sur les faits prégnants.

« Il s’agit d’une première rencontre de cette envergure et je suis très content d’avoir pris part. Avec cette rencontre, nous avons compris qu’il y a beaucoup de défis à relever. Notamment ceux liés à la collecte des fonds, à la sécurisation des donneurs d’alertes. Tout à l’heure, on a évoqué le dispositif qui consiste à ne pas signaler à l’entité qui fait objet d’une déclaration de soupçon qu’il en est l’objet et c’est très important. Il nous faut d’abord collecter les bonnes informations, les traitées dans le bon timing et sortir les ordres pour faire progresser la LBC-FT », a expliqué David Fourier Affognon, responsable Audite interne conformité et titrisation à la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD).

Les engagements pour la LBC/FT

Selon Aba Kimealo, président de l’HAPLUCIA, pour faire face au blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, les entités déclarantes notamment les institutions financières doivent prendre des dispositions.

« Elles sont tenues de mettre en œuvre les mesures préventives en matière de LCB/FT, comme le prescrit la recommandation 10 du Groupe d’Action Financière (GAFI). En outre, les recommandations 26 et 28 du GAFI requièrent des autorités de supervision/réglementation de contrôler les entités déclarantes relevant de leur compétence pour s’assurer de leur conformité aux exigences de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme », a-t-il précisé.

Au Togo, les autorités sont plus que déterminées à lutter efficacement contre ces phénomènes.

« Notre engagement à lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et les crimes associés est plus fort que jamais. Nous croyons fermement que la mise en place d’un cadre robuste et harmonisé est essentielle pour prévenir et détecter les activités financières illicites et ce, en collaboration avec tous nos partenaires et parties prenantes, en vue de renforcer nos dispositifs de lutte contre ces phénomènes », a indiqué Mimpab Nahm Tougli, ministre de la Justice et des relations avec les institutions représentant du ministre de l’Economie et des finances.

Engagement renouvelé des partenaires

Selon Ilyas Berrajaa, managing Director-Africa pour BPC, la rencontre de Lomé a été très fructueuse.

« Nous avons durant deux jours organisés des ateliers avec les parties prenantes avec des cas pratiques. Ces travaux ont permis d’échanger autour des thématiques du blanchiment d’argent… Aujourd’hui, il y a des normes internationales qui sont régies par le GAFI. Les compliance Officers sont tenus d’appliquer ces normes et mettre en pratique toutes les techniques de lutte contre le blanchiment de capitaux et financement du terrorisme… Nous sommes donc fiers d’avoir apporté notre expertise sur cette rencontre et nous remercions les autorités togolaises d’avoir favorisé cette rencontre », a-t-il déclaré.

Pour Oussama Ghazi, chief Executive Officer chez Epitome Advisory, les objectifs de la rencontre de Lomé ont été largement atteints.

« Sponsor et partenaire, on a eu l’initiative à travers Nikada Batchoudi, le président d’ACA et on a répondu favorablement. Nous sommes un cabinet marocain avec des racines africaines. On est basé à Casablanca avec une large intervention à l’international. On accompagne les institutions financières, industrielles au niveau national et international… On a pris part à la rencontre de Lomé parce qu’on a vu la dynamique et le sérieux que démontrent les organisateurs et le président togolais à travers les différents sommets et nous pouvons rassurer que nos objectifs aient été atteints », a-t-il exprimé.

Rappelons que la Grande Rencontre des Compliance et Risk Officers a été coorganisée par l’Africa Compliance Academy (ACA), la Haute Autorité de Prévention et Lutte Contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA) et la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) avec le concours entre autres de Epitome Advisory et BPC.

Caleb AKPONOU

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