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Togo : “Artmesiame”, un nouveau projet pour former les critiques de l’Art

Rédigé par : Gapola


Scruter une toile jusqu’à la connaître sur tous ses aspects, partir à la recherche de ce que l’artiste a voulu signifier, pour beaucoup l’art est plus qu’une passion, c’est un sacerdoce. Aujourd’hui, les anciens de l’Atelier Bois des Beaux-arts de Paris, les artistes du Togo, de Dakar, d’Abidjan ou encore de Cotonou se retrouvent à Lomé du 02 au 15 novembre 2020, pour travailler avec des créateurs venus de France. Objectif, créer une conversation entre les artistes afin de former les critiques de l’art qui sont presque inexistant sur le terrain, et aussi  donner la possibilité à ces derniers pour accompagner les artistes.


« Agnassan », le Musée Paul Ahyisitué à Agoé-cacavéli a servi de cadre de rencontre, d’échanges et de partages pour les amateurs de l’art venus de Paris, de Lomé, de Cotonou, d’Abidjan, et de Dakar dans le but de lancer un projet dont l’objectif est de créer une école capable de former les critiques de l’art qui sont presque inexistants sur le sol togolais.


L’objet principal de ce projet est la réalisation d’une exposition de restitution sur place à la fin de la résidence dans les locaux mis à disposition par la famille Ahyi puis à Paris, avec les différentes créations produites au cours du projet. « Nous avons pensé mon mari et moi, intéresser les jeunes aux arts plastiques. Malheureusement, cela a pris plus de temps en raison des difficultés rencontrés. Mais aujourd’hui on le fait autrement », a déclaré Veuve Charlotte Ahyiépouse de Feu Paul Ahyi.


En effet, depuis la préhistoire, l’art accompagne l’humanité. Moteur de développement pour les uns et un combustible pour briser les frontières entre les personnes pour les autres, ce projet qui est soutenu par la veuve de Paul Ahyi, dénommé “ Artmesiame ”, comme pour dire  « art pour tout le monde » en français, s’envisage comme une plateforme d’échanges sur l’art contemporain et ses pratiques entre des artistes issus des Beaux-Arts de Paris et des artistes du continent africain.


Pour Kokou Ferdinand Makouvia, Coordonateur du projet, « le projet « Artmésiamé » est un projet d’envergure. Et si nous artistes aujourd’hui, nous ne poussons pas cette idée de Paul Ahyi jusqu’au bout, ce serait vraiment dommage ».



Si la vie d’artiste est rêvée, l’on ne peut pas passer sous silence son lot de difficulté souvent totalement ignorée par le grand public. Ainsi pour les artistes engagés à faire du musée « Agnasan » de Paul Ahyi une référence, il est encore possible d’émerger dans un univers aussi cadré et conformiste que celui qu’on appelle l’art contemporain.


« L’art est notre culture, notre savoir-faire et notre quotidien. Pour moi, l’art est tout », déclare Clément Ayikoué Gbenyo, artiste. Selon ce dernier, il faut inciter les uns et les autres, « à aller de l’avant. Car le plus important n’est pas ce qu’on a fait de l’homme, mais ce que l’homme a fait de ce qu’on lui a fait. Pour cela, il faut être uni et avec une bonne vision les résultats promettants sont envisageables ». Abordant dans le sens,  Charlotte Ahyi d’ajouter, « sans fondement rien ne marche. Les autres peuvent nous donner un coup de main, mais il faut être soudé parce que les artistes sur place, ne sont plus soudés. Chacun évolue dans son coin, mais ce n’est pas ça. Car c’est ce que tu construis avec les autres chez toi, qui portera du fruit plus tard ».


Notons que les initiateurs du projet « Artmesiame » sont confrontés à plusieurs difficultés. « D’abord il n’y a pas d’école de formation sur place, ensuite il y a aussi parfois les problèmes de religion. Depuis le bas âge, les enfants doivent avoir les notions de l’art, mais ce n’est pas comme ailleurs. Ce qui fait que quand on voit une œuvre d’art, on le taxe de diabolique ce qui fait qu’on n’a pas de notion d’art ».


Ainsi, déterminés à atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés, des conférences sont également organisées à l’Institut Français et à l’ISICA, partenaires de la résidence, ainsi que des visites d’atelier d’artistes locaux comme Sokey Edorh, pour mieux expliquer les différents contours du projet.



Toutefois, une table ronde réunira le 9 novembre prochain à l’Institut Français la critique d’art Armelle Malvoisin et les artiste Eric Wonanu et Kokou Ferdinand Makouvia pour parler de « vivre de l’art en Afrique et dans le Monde ».


K. Emanuel

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