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TOGO : N’DJATA, UN CADRE DU RPT DÉCIDE DE RACONTER SES 27 ANS D’ENFER

Rédigé par : Gapola

Ancien cadre du Rassemblement du peuple togolais (RPT), parti au pouvoir au Togo, aujourd’hui Union pour la République (UNIR), Simdanya N’djata (Photo) dit craindre pour sa vie. Pour ce natif de la Binah, rien ne va. Après avoir accumulé 27 ans d’enfer à cause, dit-il, de certains hauts cadres du parti au pouvoir dont il n’hésite pas à citer les noms, l’homme dit n’être plus prêt à garder le silence. Puisque, regrette-t-il, tous ceux qui portent le patronyme «N’djata » ne peuvent plus ni réussir les études dans les universités du Togo, ni réussir dans la vie active.
  

Selon ce jeune chômeur promu en 1992 au poste de Secrétaire aux affaires extérieures de la Jeunesse du RPT (JRPT), tout a commencé en 1993, lorsqu’il était revenu d’une mission à Pyongyang en Corée du nord. N’ayant pas pu rencontrer le président du parti, feu Gnassingbé Eyadéma pour lui faire le compte rendu de son voyage, il dit avoir compris que quelque se tramait contre sa personne.
« A mon retour de ce long voyage où j’ai représenté le RPT en juillet 1993 à la fête nationale de la République Démocratique de Corée, j’ai été écarté lorsqu’il était question de présenter le rapport de mission à qui de droit. Et le président Eyadéma n’a jamais su que j’étais en mission. A partir de ce moment, j’ai commencé par réaliser qu’il se trame quelque chose autour de moi », dit-il.
La situation va s’empirer à partir de 1999. « En tant que membre du bureau national, le président Eyadéma a l’habitude de nous recevoir pour ses séjours de fin d’année à Pya. C’est au cours de l’audience du nouvel an de 1998 qu’un d’entre nous a courageusement posé le problème des sans-emploi au sein du bureau national. Surpris, feu président a tapé du poing sur la table et a demandé comment nous travaillons donc. Sur cette interrogation, il a chargé le ministre Pitokotipou Yagninim, Agbo Bloua et Têko Méwonawovo de s’occuper de ce dossier et de lui en rendre compte », a-t-il narré.
Des 8 concernés par cette mesure présidentielle, il est le seul à ne pas être pris en charge. Les sept autres sont intégrés.
L’avalanche d’événements malheureux va se poursuivre avec son renvoi du corps enseignant, de surcroît vacataire pour cause, souligne-t-il, de grève.
Cinq (5) années de chômage s’en suivent. La bouée de sauvetage viendra de l’ancienne Direction générale des impôts pour le militant du parti au pouvoir. Il y dégota un poste d’agent d’appui. Mais, pas pour longtemps.
«Tout allait bien avec mon premier poste à Kpalimé jusqu’au jour où j’ai sollicité mon affectation sur Lomé pour cause de santé de ma fille. A Lomé, c’est le ministre Pré Simféïtchéou lui-même qui fait irruption dans mon service et se fait indiquer par mes chefs hiérarchiques le bureau de madame la DG des impôts. Juste après son départ, c’est les affectations qui pleuvent. Même l’entreprise qui m’a accueilli après mon passage aux impôts, n’a pu échapper au courroux de mes détracteurs », a-t-il raconté.
La création du parti UNIR en lieu et place du RPT ne changera rien
Profitant d’une discussion que le président Faure Gnassingbé a eu en 2012, lors de la création du parti UNIR avec les populations de la Binah, Simdanya N’djata a pu se faire remarquer par celui-ci. Après avoir exposé sa situation, le chef de l’État lui a dit expressément devant tout le monde : « j’admire particulièrement le courage de ce monsieur. Monsieur, cherchez à me rencontrer ».
Mais l’audience n’aura jamais lieu. « Mes aînés ont mis toute une machine en place pour me bouter systématiquement hors de la présidence. J’ai réagi par l’intermédiaire d’une lettre écrite et déposée à l’Assemblée nationale où siégeait encore, un de ceux-ci. Quelques jours après, ledit député après ministre fait une descente musclée à mon domicile en proférant des menaces contre moi », a-t-il poursuivi.
Bref, a-t-il conclu, par la faute de toutes ces personnes qui sont encore en bonne place au niveau du parti au pouvoir, pas de travail pour lui. « Je ne peux pas me soigner lorsque je suis malade, je ne peux pas me loger, nourrir et même scolariser mes enfants. Le pire, c’est qu’aucun N’djata ne peut réussir ses études dans les universités du Togo, ni réussir dans la vie active », regrette-t-il.
 Edem KOAMI

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