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Un groupe de journalistes togolais a visité jeudi, le village d’Agotimé-Kumassi dans la préfecture d’Agou, pour s’enquérir des fruits du projet ”SIFPO”. Un projet piloté par l’Association Togolaise pour le Bien-être Familial (ATBEF) avec le soutien financier et technique de la Fédération Internationale pour la Planification Familiale (IPPF).
Ce projet consiste à informer et sensibiliser les populations rurales sur l’importance de la planification familiale et les convaincre à opter pour cette méthode. Il a déjà touché 62 villages sur le territoire togolais.
En effet, la planification familiale constitue une solution pour la réduction de la pauvreté dans la société africaine. Elle permet également le bien être de la femme et de l’enfant. Mais dans la plupart des villages du Togo, elle est appréhendée comme une pratique inhumaine. C’est pour donc lever l’équivoque et permettre à toutes les couches sociales de bénéficier des avantages de la planification familiale, que le Projet SIFPO a été initié.
A Agotimé-kumassi où l’équipe des journalistes a effectué le déplacement, des avancées significatives ont été enregistrées. Les familles ayant opté pour la planification familiale, saluent l’initiative.
“La planification, c’est une bonne chose. Elle m’a permis d’espacer la naissance de mes enfants (…) Ça m’a permis de ne pas avoir trop d’enfants dont mon mari et moi ne pouvons pas prendre en charge financièrement”, a témoigné une bénéficiaire du projet.
Grâce à la planification familiale, le village d’Agotimé-kumassi, connaît une nouvelle phase de développement. Et le secrétaire de la chefferie, Ahongan K. Jean en est reconnaissant
” C’est vraiment un soulagement que certaines familles du village aient opté pour la planification familiale. Ceci a permis la réduction des naissances, ce que nous saluons” précise-t-il ; et de poursuivre, “avec la réduction des naissances, nous sommes rassuré que le problème de terre est en partie réglé. Nous n’avons plus assez de terrain dans le village… Et si nous faisons beaucoup d’enfants, où vont-ils trouver de terre cultivable ?“, s’interroge-t-il.
Il a également fait cas de la scolarité des enfants avec la planification familiale.
” Sans la planification familiale, des femmes accouchent pratiquement toutes les ans. Et au lieu que le plus âgé aille à l’école, il joue plutôt le rôle de surveillant des frères qui ont pratiquement le même âge que lui, pendant que les parents sont au champ “, a-t-il déploré.
Les avancées significatives enregistrées dans ce village comme dans d’autre d’ailleurs, sont les fruits d’un travail de base d’une équipe d’information et d’éducation dirigée par Assamoa Mensanh. Cette équipe, n’est pas exempte des difficultés dans sa mission.
” Quand nous venons pour sensibiliser les familles sur la planification familiale, elles ne nous croient pas et dénoncent les méthodes médicales. Pour elles, c’est une procédure pour les éliminer. Dans d’autre famille la femme accepte la planification contre la volonté de l’homme. Ce qui créé par la suite des affrontements au foyer.”, a-t-il souligné.
Au cours de la visite, la responsable des projets communautaires de l’ATBEF, Anita Kouvahey-Eklou, a prodigué de conseils aux familles qui hésitent encore à opter pour la planification familiale. Pour sa part, la coordinatrice du projet SIFPO, Grace Nagendi, a salué les avancées enregistrées à Agotimé-kumassi et a invité la population à ne pas s’inquiéter des méthodes médicales de la planification familiale.
Pour faciliter les opérations de planification familiale, une clinique mobile équipée avec un personnel aguerri fait le tour des villages pris en compte par le projet.
En rappel, cette visite a été possible grâce à la collaboration de Kenanou Issifou, Journaliste du réseau Afrique de l’IPPF.
Esaïe EDOH